Une nouvelle étude a révélé des disparités géographiques dans la prévalence des troubles de l’alimentation chez les adolescents et les jeunes adultes de la province canadienne de l’Ontario. Les régions rurales présentent des taux de troubles de l’alimentation nettement plus élevés que les zones urbaines ; elles sont également plus susceptibles de manquer de services spécialisés pour prendre en charge les personnes atteintes de troubles de l’alimentation.
L’article est publié dans le Journal des troubles de l’alimentation.
« Notre recherche souligne le besoin urgent d’améliorer l’accès aux services spécialisés dans les troubles de l’alimentation dans les régions mal desservies », déclare Nelson Pang, étudiant en MSW, Ph.D. et auteur principal de l’étude.
Cependant, même si les zones rurales disposent de moins de services pour les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, l’étude n’a pas trouvé de lien direct entre la distance à parcourir pour se rendre aux services et la gravité des troubles. Ce résultat suggère que les différences de prévalence entre zones rurales et urbaines peuvent être liées à d’autres facteurs, tels que la stigmatisation et la dynamique socioculturelle au sein des communautés rurales.
« Ces résultats mettent en évidence un problème préoccupant lié à la perception des troubles de l’alimentation chez les adolescents et les jeunes adultes des régions rurales qui pourraient être plus à risque de les développer », a déclaré Kyle T. Ganson, Ph. D., professeur adjoint et auteur principal de l’étude. « Étant donné les obstacles à l’accès aux soins en personne, en particulier dans les régions rurales de l’Ontario, la télésanté et d’autres interventions ciblées pourraient jouer un rôle crucial pour combler cette lacune, offrant une bouée de sauvetage potentielle à ceux qui éprouvent des difficultés. »
Les données proviennent de 1 377 adolescents et jeunes adultes âgés de 16 à 30 ans de l’Ontario, issus de l’Étude canadienne sur les comportements de santé des adolescents. L’équipe de recherche a utilisé la technologie du système d’information géographique (SIG) pour cartographier la répartition des troubles de l’alimentation et analyser la proximité des services spécialisés financés par l’État dans ce domaine.
Les auteurs soulignent la nécessité pour les décideurs politiques et les prestataires de soins de santé de donner la priorité à l’élargissement des options de télésanté et à l’amélioration de l’accès aux soins spécialisés pour les populations mal desservies. En s’attaquant aux défis particuliers auxquels sont confrontées les communautés rurales, l’objectif est d’atténuer le fardeau des troubles de l’alimentation et d’améliorer les résultats pour les jeunes de la province.