Une étude révèle que les programmes fédéraux d’échange de seringues réduisent les coûts des soins de santé et les infections transmissibles par le sang

L’Organisation mondiale de la santé s’est fixé comme objectif de réduire les infections par l’hépatite C à moins de deux pour 100 personnes qui s’injectent des drogues par an dans le cadre d’une stratégie d’élimination de l’hépatite C. En 2024, le Canada a dévoilé son rapport sur les infections sexuellement transmissibles et par le sang 2024-2030. Plan d’action contre les infections qui mettait l’accent sur le soutien aux programmes de réduction des méfaits et sur l’expansion du PNEP.

Des chercheurs du Canada et d’Australie ont cherché à évaluer le retour sur investissement du PNEP canadien et l’impact potentiel de son extension, dans le cadre des efforts visant à éliminer les infections transmissibles par le sang dans les prisons.

À l’aide d’une étude de modélisation, ils ont découvert qu’étendre le programme à 50 % des personnes dans toutes les prisons fédérales qui s’injectent des drogues entre 2025 et 2030 permettrait d’éviter 15 % des nouveaux cas d’hépatite C et 8 % des infections liées à l’injection par rapport au statu quo. L’ouvrage a été publié dans le Journal de l’Association médicale canadienne.

« Les programmes d’échange de seringues sont des stratégies fondées sur des données probantes qui préviennent la transmission de virus véhiculés par le sang, réduisent les infections liées aux injections, améliorent l’accès aux soins médicaux et facilitent l’entrée dans les programmes de toxicomanie pour les personnes qui s’injectent des drogues », écrit le Dr Farah Houdroge, Disease Elimination Program, Burnet Institute, Melbourne, Australie, avec les co-auteurs.

« Cette étude s’ajoute au nombre croissant de preuves soutenant les PNEP en tant que stratégies efficaces de réduction des méfaits qui permettent également de réaliser des économies. Étant donné qu’ils présentent des avantages à la fois sur la santé et sur l’économie, les PNEP devraient être une priorité non seulement au Canada, mais à l’échelle mondiale », affirment les auteurs. .

Dans un commentaire connexe, les auteurs soutiennent que des interventions plus globales sont nécessaires pour rendre la consommation de substances dans les établissements correctionnels plus sûre, et spécifiquement pour réduire les risques de décès aigus.

« Les programmes en prison visant à atténuer les méfaits de la consommation de substances chez les populations carcérales devraient être soigneusement évalués dans le cadre de leur mise en œuvre, comme cela a été fait dans la recherche connexe en ce qui concerne spécifiquement les programmes d’échange de seringues. En ayant accès à de tels programmes, les détenus au Canada resteront exposés à un risque inutilement élevé de problèmes de santé et de décès en raison des conséquences néfastes de la consommation de substances », concluent les auteurs.