Un nouveau vaccin contre le paludisme démontre une protection élevée lors d’un essai clinique

Des chercheurs du centre médical de l’université de Leiden et du centre médical de l’université Radboud aux Pays-Bas ont démontré l’innocuité et l’efficacité prometteuses d’un vaccin contre les parasites atténués du paludisme au stade hépatique avancé dans un petit essai clinique.

L’étude a révélé que l’immunisation avec un parasite Plasmodium falciparum génétiquement modifié, connu sous le nom de GA2, induisait une réponse immunitaire favorable et offrait une efficacité protectrice contre l’infection palustre.

À l’échelle mondiale, le paludisme continue de poser un défi sanitaire important, avec plus de 200 millions de cas signalés chaque année et près d’un demi-million de décès, principalement en Afrique subsaharienne et dans certaines parties d’Asie et d’Amérique latine. La maladie touche de manière disproportionnée les jeunes enfants et les femmes enceintes, ce qui souligne le besoin urgent de stratégies de vaccination plus efficaces et plus durables.

Les efforts d’éradication du paludisme sont au point mort et de nouvelles stratégies sont nécessaires de toute urgence. Les vaccins antipaludiques actuels offrent une protection modeste à court terme. La vaccination de sporozoïtes entiers avec des parasites vivants atténués présente une approche alternative qui peut renforcer l’immunité en exposant le système immunitaire à un plus large éventail d’antigènes.

Dans l’étude « Sécurité et efficacité de l’immunisation avec un parasite du paludisme atténué au stade hépatique tardif », publiée dans le Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterredes chercheurs ont mené un essai clinique contrôlé en double aveugle pour évaluer l’innocuité, le profil des effets secondaires et l’efficacité de l’immunisation via les piqûres de moustiques avec un parasite P. falciparum (GA2) génétiquement modifié conçu pour continuer à se développer plus longtemps dans le foie.

GA2 permet au parasite de se développer davantage dans les cellules hépatiques, ce qui expose le système immunitaire à une gamme plus large d’antigènes parasitaires. On suppose que cette exposition prolongée améliore la capacité du système immunitaire à reconnaître et à combattre le parasite en activant des réponses immunitaires plus complètes.

Des volontaires adultes en bonne santé sans exposition préalable au paludisme ont été répartis au hasard pour recevoir une vaccination avec GA2, une exposition à un autre parasite appelé GA1 ou à un placebo de piqûres de moustiques non infectés. Au total, 25 participants ont été inscrits à l’essai, dont 10 ont été affectés au groupe GA2, 10 au groupe GA1 et cinq au groupe placebo. Chaque groupe était composé de volontaires hommes et femmes.

Les participants ont subi trois séances de vaccination à 28 jours d’intervalle, chacune impliquant une exposition à 50 moustiques infectés par les parasites respectifs ou non infectés dans le cas du groupe placebo. Trois semaines après la vaccination finale, tous les participants ont été exposés à une infection palustre humaine contrôlée afin d’évaluer l’efficacité protectrice.

Les critères d’évaluation principaux étaient le nombre et la gravité des événements indésirables et la survenue d’une parasitémie au stade sanguin (présence de parasites dans le sang) dépassant 100 parasites P. falciparum par millilitre. Les événements indésirables étaient similaires dans tous les groupes, impliquant principalement de légères réactions locales telles qu’un érythème et un prurit au niveau des sites de piqûre de moustique.

Les résultats d’efficacité étaient frappants. L’efficacité protectrice a été observée chez huit des neuf participants (89 %) du groupe GA2, contre un participant sur huit (13 %) du groupe GA1 et aucun dans le groupe placebo. Aucune infection révolutionnaire ne s’est produite après l’exposition au GA2, ce qui indique un solide profil d’innocuité. Le délai médian d’apparition de la parasitémie après une infection paludéenne humaine contrôlée était de 12 jours pour le groupe placebo et de 11 jours pour ceux ayant reçu GA1.

Les analyses immunologiques ont révélé que les participants recevant GA2 présentaient une fréquence significativement plus élevée de CD4 polyfonctionnels spécifiques de P. falciparum.+ Cellules T que celles recevant GA1. Ces cellules ont présenté une forte réponse proinflammatoire caractérisée par la production d’interféron-γ, de facteur de nécrose tumorale α et d’interleukine-2.

GA2 et GA1 ont induit des titres d’anticorps similaires contre la protéine circumsporozoïte de P. falciparum, ce qui suggère que la protection renforcée avec GA2 est associée à des réponses immunitaires cellulaires plutôt qu’à des niveaux d’anticorps seuls.

L’étude conclut que les tests GA2 ont révélé des profils immunitaires favorables et une efficacité protectrice substantielle contre l’infection palustre, suffisamment pour justifier une évaluation plus approfondie dans des populations plus vastes et plus diversifiées.