Une étude réalisée par Abigail Lyons, ancienne élève de CUNY SPH, et par des professeurs de l’Institut CUNY pour la science de mise en œuvre dans la santé des populations (ISPH) révèle un lien préoccupant entre la violence émotionnelle parentale et les tentatives de suicide chez les adolescents pendant la pandémie de COVID-19, suggérant que les jeunes des minorités sexuelles pourraient être à risque le plus élevé. L’analyse était basée sur l’enquête 2021 sur les comportements et les expériences des adolescents, une enquête transversale représentative à l’échelle nationale auprès de 7 705 lycéens américains menée par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
L’étude est publiée dans le Journal de la santé des adolescents.
Lyons et ses co-auteurs Sasha Fleary, Philip Kreniske et Chloe Teasdale ont découvert que les adolescents qui ont déclaré avoir été victimes de violence psychologique de la part d’un parent ou d’un tuteur étaient environ trois fois plus susceptibles de tenter de se suicider que ceux qui ne l’ont pas fait. De plus, chez les adolescents qui s’identifiaient comme lesbiennes, gays, bisexuels, en questionnement ou autres (LGBQ), l’effet de la violence psychologique parentale était encore plus prononcé ; ce groupe d’adolescents avait un risque près de dix fois plus élevé de tentative de suicide que leurs pairs hétérosexuels qui n’avaient pas signalé avoir subi de violence psychologique parentale.
« Cela souligne la nécessité d’interventions ciblées pour lutter contre la violence psychologique parentale et pour fournir un soutien aux jeunes à risque, en particulier ceux s’identifiant comme appartenant à des minorités sexuelles », explique Lyons, qui est actuellement chef de projet à l’ISPH.
Une autre conclusion clé de l’étude est le signalement généralisé de violences émotionnelles parentales commises par des adolescents lors de l’enquête. Plus de la moitié (55 %) des personnes interrogées ont déclaré avoir subi une forme de violence psychologique – définie comme un parent ou un autre adulte de la maison les injuriant, les insultant ou les rabaissant – pendant la pandémie. Les auteurs soulignent également la nécessité d’une surveillance et d’une mesure plus cohérentes de l’exposition à la violence psychologique.
Cette recherche arrive à point nommé étant donné les taux croissants de suicide chez les adolescents, exacerbés par les problèmes de santé mentale posés par la pandémie. Le suicide est désormais l’une des principales causes de décès chez les adolescents américains.
« Comprendre et lutter contre la violence psychologique parentale est crucial pour atténuer les tendances suicidaires chez les adolescents et améliorer les résultats en matière de santé mentale des populations vulnérables », ajoute Lyons.