Les décès accidentels liés à la drogue et à l’alcool augmentent en Ontario, en particulier ceux impliquant plusieurs substances

Un nouveau rapport rédigé par des chercheurs du Réseau ontarien de recherche sur les politiques en matière de drogues et de Santé publique Ontario montre que le nombre de décès accidentels liés à la toxicité des drogues et de l’alcool a continué d’augmenter de façon spectaculaire entre janvier 2018 et décembre 2022.

L’Ontario a connu une augmentation significative du nombre de décès accidentels liés à une toxicité liée à une substance dans toute la province, passant d’une moyenne de 4,5 décès liés à une substance par jour en 2018 à un total de huit décès par jour en 2022.

Il y a eu 12 115 décès accidentels dus à des toxicités liées à des substances au cours de la période de cinq ans, le nombre annuel de décès ayant augmenté de 68 % entre 2018 (N=1 660) et 2022 (N=2 796).

Les taux de mortalité impliquant une substance ont augmenté de 75 %, ceux impliquant deux substances ont augmenté de 167 %, tandis que ceux impliquant trois substances ou plus ont augmenté d’un niveau alarmant de 186 % entre 2018 et 2022.

Le taux de décès par intoxication liés à des substances impliquant trois substances ou plus en 2022 représentait également un total de 11 % de tous les décès, ce qui met en évidence l’évolution de la dynamique des décès par intoxication impliquant plusieurs médicaments non réglementés au fil du temps.

La combinaison de substances la plus courante impliquée dans les décès par intoxication était les opioïdes et les stimulants, passant de 30 % en 2018 à 42 % de tous les décès par intoxication liés à des substances en 2022.

« La volatilité de l’offre de drogues illicites et l’exposition accrue à de multiples substances ont entraîné des dommages sans précédent dans toute la province », déclare la Dre Tara Gomes, auteure principale, scientifique à l’Institut du savoir Li Ka Shing de l’hôpital St. Michael et à l’ICES, et une chercheur principal de l’ODPRN.

« Avec l’augmentation des décès liés aux stimulants, aux benzodiazépines et à l’alcool, il existe un besoin évident d’une réponse globale à la crise de la toxicité des drogues qui s’étende au-delà des seuls opioïdes et tienne compte de la nature dynamique de la consommation de substances et de ses méfaits à travers le pays.

Occasions manquées d’interventions en matière de soins de santé

Le rapport révèle également une prévalence élevée de diagnostics concomitants liés à la santé mentale et de diagnostics récents d’hépatite C chez les personnes souffrant de toxicités mortelles liées à des substances, renforçant ainsi les avantages potentiels des modèles de soins intégrés qui soutiennent les personnes souffrant à la fois de troubles liés à l’usage de substances et d’autres besoins en matière de soins de santé. .

Enfin, près d’un tiers des personnes décédées des suites d’une intoxication liée à une substance ont eu un rendez-vous avec des soins de santé au cours de la semaine précédant le décès, et celles qui ont récemment été hospitalisées présentaient une forte prévalence de départ avant l’avis d’un médecin.

Cela révèle les défis et les occasions manquées pour le système de santé de s’engager auprès de cette population vulnérable avec des interventions et des soutiens opportuns à des moments critiques.

« Les personnes qui consomment des drogues dépendent souvent fortement de nos hôpitaux et de nos services d’urgence pour leurs besoins en matière de soins de santé, mais ce système n’est pas suffisamment préparé ni doté de ressources pour répondre à ces besoins », explique le Dr Gomes. « Avec un accès irrégulier et inadéquat aux services spécialisés de médecine de la toxicomanie dans l’ensemble de notre système hospitalier, les personnes qui consomment des drogues sont souvent confrontées à la stigmatisation et à des soins sous-optimaux, ce qui les amène à quitter l’hôpital avant de recevoir le soutien qu’elles recherchent.

En 2022, plus d’un quart des personnes admises à l’hôpital et une personne sur sept se rendant aux urgences sont sorties sans avis médical dans la semaine précédant le décès.

Il s’agit du dernier rapport d’une série consacrée à approfondir la compréhension des circonstances entourant les décès par intoxication liés à des substances en Ontario. Dans l’ensemble, l’étude révèle que les taux de mortalité par intoxication à des substances continuent d’augmenter, en particulier ceux impliquant plusieurs substances, et que ces décès se poursuivent malgré un engagement élevé auprès du système de santé au cours de la semaine précédant le décès.