|
||
L'actualité vue par la cyberpresse
par Emmanuel Meunier
*
|
||
Épidémiologie | ||
La consommation de cannabis des jeunes poursuit sa légère décroissance amorcée depuis 2002. L'expérimentation est globalement stable chez les jeunes de 17 ans (41,5% en 2011 contre 42,2% en 2008). Elle diminue chez les garçons (44% en 2011 contre 46,3% en 2008) et augmente chez les filles (38,9% contre 37,9 %). |
Les usages dans l'année et dans le mois sont en baisse : 34,6% des jeunes de 17 ans ont consommé du cannabis dans l'année contre 35,9% en 2008. L'usage régulier (10 fois dans le mois) touche désormais 6,5% des jeunes contre 7,3% en 2008. L'usage quotidien est stable (3% en 2011 contre 3,2% en 2008). |
|
Cannabis et autoproduction |
||
Une étude de l’OFDT, de mai 2011, intitulée « Réseaux criminels et cannabis indoor en Europe : maintenant la France ? » constate que « depuis plus de dix ans, le nombre de plantations découvertes est en augmentation exponentielle. » Selon l’OFDT, il y aurait au moins 150.000 « cannabiculteurs » en France, ayant transformés un cagibi, un placard ou un coin de jardin en une plantation illégale. La production française d’herbe serait de 32 tonnes, représenterait 12% de la consommation totale de cannabis et 50% de la consommation d’herbe. |
Les saisies augmentent, avec 60.000 pieds détruits en 2010. 90% des 2.106 plantations démantelées en 2009 en France n’avaient qu’un à cinq plants. Néanmoins quelques grandes plantations, gérées par le crime organisé, ont été récemment découvertes. Sources : |
|
Cannabis thérapeutique : évolution de la jurisprudence ? | ||
Libération et Rue89 font état de deux jugements où les juges prennent en compte la situation particulière de deux usagers de cannabis faisant un usage thérapeutique du produit. Dans un cas, le jugement prononce une dispense de peine et dans le second le tribunal prononce une relaxe sur le fondement de son « irresponsabilité pénale » |
(Pour plus de précisions voir l'article "Politique des drogues - Actualité 2011 - 2ème semestre") Sources : |
|
Cannabis, cognition et psychose | ||
Une étude de chercheurs de l'université fédérale de Sao Paulo, publiée dans le Bristish Journal of Psychiatry affirme qu'une consommation précoce (avant 15 ans) réduirait la flexibilité et les fonctions cognitives du cerveau. Cette étude a été effectuée à partir de tests neuropsychologiques (tests de l'attention, de persévérance, capacité visuelle, à conceptualiser) auprès de 104 consommateurs chroniques. |
Cette étude à porté sur 1120 individus souffrant de troubles psychotiques, mais aussi chez 1057 frères ou sœurs, 919 parents de ces patients et 590 sujets témoins. |
|
Cannabis et Procréation |
||
La Revue Prescrire estime difficile d’évaluer les effets d’une consommation maternelle sur le fœtus du fait du caractère illicite et non déclarée de cette consommation et du fait de « l’association fréquente (du cannabis) à d’autres substances potentiellement foetotoxiques » comme le tabac, l’alcool ou d’autres psychotropes. Il ne semble pas exister de risque de malformation ou de mort subite des nourrissons imputables au cannabis. |
Par contre, des syndromes de sevrage ont été observés, chez des nouveau-nés dont la mère avait fumé du cannabis en cours de grossesse et de fortes interrogations se font jour quant au risque de développement de cancers (neuroblastome, leucémie aiguë…) durant l’enfance. |
|
Cannabis et Poids |
||
Le Dr. Yann Le Strat, psychiatre à l'Hôpital Louis-Mourier à Colombes, et ses collègues, dans une étude publiée dans l'American Journal of Epidemiology ont analysé les données de deux études épidémiologiques américaines (la National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions et la National Comorbidity Survey–Replication menées sur près de 52.000 adultes américains). A priori, le cannabis est réputé augmenté l’appétit, aussi les chercheurs s’attendaient à trouver un nombre plus élevé d’obèse parmi les consommateurs de cannabis. L’étude à montré que : |
- chez les participants déclarant un usage au moins 3 jours par semaine, le taux de prévalence de l'obésité descend à respectivement 14,3 et 17,2% pour chaque cohorte étudiée. Le chercheur avertit que ces résultats sont préliminaires et qu'il peut y avoir des facteurs qui confondent les résultats. Par exemple, les consommateurs peuvent aussi fumer du tabac qui est connu pour réduire l'appétit et/ou augmenter le métabolisme (bien que ce dernier facteur ait été pris en compte dans la mesure du possible dans l'analyse des résultats). Selon le chercheur, certains composés du cannabis pourraient aider les gens à perdre du poids, ce qui pourrait faire l'objet d'autres recherches. Sources : |
|
Cannabis et accidents de la route | ||
Une méta-analyse de 9 études épidémiologiques menée par des chercheurs de l’Université de Columbia, publiée dans l’édition d’octobre d’Epidemiologic Reviews, évalue que les conducteurs testés positif au cannabis ont deux fois plus de risque que les autres conducteurs d'être impliqués dans des accidents de la route. L’estimation des risques d'accident relatifs à la consommation de marijuana, rapportés dans ces études varie de 0,85 à 7,16. L'analyse combinée donne un risque récapitulatif de 2,66 (RR :2,66 IC : 95% de 2,07, 3,41). |
L’augmentation du risque d'accident serait aussi dose-dépendante avec la concentration de tétrahydrocannabinol détectée dans l'urine et la fréquence de consommation de la marijuana auto-déclarée. |