LE FILTRE À USAGE UNIQUE, UN NOUVEL OUTIL DE PRÉVENTION DE L'HÉPATITE C Nicolas BONNET, Eliot IMBERT, APOTHICOM |
||
POSTER présenté à la CLAT 2, Perpignan L'épidémie de VHC, qui persiste de façon préoccupante, nécessite l'amplification de la politique de réduction des risques qui a permis de limiter les contaminations par le VIH. En effet, cette politique a consisté à promouvoir l'usage unique et personnel de la seringue. Elle doit désormais intégrer les conseils d'usage unique et personnel de l'ensemble du matériel de préparation à l'injection, et notamment du filtre. Le Flyer N°13, sept. 2003 |
||
La conservation, le partage et la réutilisation des filtres : des facteurs de risque majeurs de contamination VHC |
||
Des études récentes démontrent que la conservation, le partage ou la réutilisation des filtres sont des facteurs de risque majeurs de contamination par le VHC. La conservation et la réutilisation des filtres sont dues à leur capacité à retenir du produit actif.
|
- En 2003, dans la cohorte du nord de la France, le partage du filtre est le facteur de risque le plus associé à la séroconversion VHC (RR=16,3). Dans l'enquête réalisée par l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies en 2002 auprès des structures bas-seuil, près d'un tiers des usagers interrogés avaient partagé un filtre au cours du dernier mois. |
|
Le développement d'un nouvel outil de prévention : le filtre stérile à usage unique |
||
Après le Steribox® et le Stericup®, l'association Apothicom développe depuis plusieurs années un filtre censé amener les usagers à choisir l'usage unique. Ce nouveau filtre est stérile, non-absorbant et pour limiter les risques liés à l'injection de particules, son pouvoir de filtration est très supérieur aux filtres actuellement utilisés.
En 1998, un premier filtre est testé par des injecteurs fréquentant des structures de prévention parisiennes. Ce nouveau concept de filtre est plébiscité par 50 % des enquêtés, mais son efficacité ne semble pas satisfaisante avec certains produits. |
En 2000, un deuxième prototype de filtre est testé auprès de 55 UDIV recrutés dans 5 structures en fonction des produits consommés. Différents éléments sont à retenir de ce deuxième test : |
|
Conclusions des enquêtes sur le filtre à usage unique | ||
Cette enquête a déterminé les améliorations à apporter. D'octobre à décembre 2002, une dernière génération de filtre est testée auprès des UDIV fréquentant l'association ASCODE-Perpignan. Les principaux résultats de ce test sont les suivants :
- utilisation facile ou très facile du filtre pour 88 % des enquêtés ; - obtention d'une solution transparente après filtration dans 79 % des cas ; - filtre choisi pour utilisation en routine pour 87 % des enquêtés, 96 % souhaitant qu'il soit disponible dans les programmes d'échanges de seringues et 91 % dans les Steribox*. Les résultats de ce dernier test démontrent que ce nouvel outil, adapté à leurs pratiques, est adopté par les utilisateurs. |
Parallèlement, une dernière étude a été menée en laboratoire afin de quantifier la quantité de produit psychoactif retenue par les différents filtres utilisés couramment par les UDIV (filtre à cigarette, filtre coton du Stericup*) et par le filtre à membrane. Cette étude nous a permis de valider le faible pouvoir d'absorption du filtre à membrane, très inférieur à tous les autres filtres, limitant ainsi grandement une ré-utilisation potentielle.
|
|
Remerciements : | ||
Nous remercions nos partenaires qui ont contribué depuis 1998 aux différentes étapes ayant abouti à la réalisation définitive de cet outil de prévention : Michel Dheur, Danièle Dheur, Guy Subira (Ascode, Perpignan) ; Mathieu Janneteau (Médecins du Monde, Paris) ; Annie Tosetti ; |
(Entractes, Nice) ;. Sylvie Priez (Asud Marseille) ; Jimmy Kempfer (Ass. Liberté, Bagneux) ; Ass. Ruptures (Lyon) ; Rosine Levy (Réseau VH Melun) ; Pascal Aubry (Entraide Sida) ; Stéphanie Besse (Entraide Sida) ; Alain Abina (Asud Herault) ; Valérie Prieur (Aides Franche-Comté).
|