SYNERGIE - Réseau Ville Hôpital

Du michetonnage à la prostitution ubérisée

DU MICHETONNAGE À LA PROSTITUTION UBERISÉE

Emmanuel Meunier, éducateur diplômé en anthropologie
 
Michetonnage et risque prostitutionnel

À partir des années 2010, des professionnels du social, de l’éducatif et du sanitaire ont constaté le développement de conduites à risques pré-prostitutionnelles chez des mineures, en particulier dans les quartiers populaires (Gil, 20121 ; Meunier, Raynal, 20162 ; Raynal, 20163 ; ACPE, 20174). Ces adolescentes s’auto-désignent comme « michetonneuses » et refusent d’être assimilées à des « prostituées », même si les transactions économico-sexuelles dans lesquelles elles s’inscrivent relèvent bien du champ prostitutionnel. Manière sans doute de dénier le sordide, de sauver la face et d’éviter de tomber plus bas encore. Manière aussi de souligner que les transactions économico-sexuelle qu’elles pratiquent ne sont pas des actes sexuels tarifés et répétés. La michetonneuse prétend, en effet, « séduire », « choisir » et « exploiter » des « pigeons », qu’elles rencontrent via des réseaux relationnels ou des réseaux sociaux. Reste que le michetonnage, comme conduite pré-prostitutionnelle, expose non seulement à des risques sanitaires, sociaux et à des violences, mais aussi à un « risque d’entrer dans la prostitution : ce risque est accru dans les contextes d’errance et de fugue » (Meunier, Raynal, 2016 : 11).

 

Le Dr Jean Lacassagne et Pierre Devaux, auteurs, en 1928, d’un « dictionnaire du Milieu », définissaient le michetonnage comme le fait, pour une prostituée, de « chercher des clients dans la rue ou dans un café », à une époque où la prostitution était réglementée par l’ « institution » des maisons closes. Le michetonnage de Lacassagne et Devaux était le prodrome de la « prostitution de rue » qui allait s’imposer après la fermeture des maisons closes en 1946.

On peut se demander si la « michetonneuse » contemporaine, qui rencontre ses clients via des réseaux sociaux, ne nous annonce pas l’avènement d’une prostitution « ubérisée » : une prostitution repliée sur des espaces virtuels et privatifs et, par conséquent, adaptée à la gentrification de l’espace urbain et à l’intolérance croissante vis-à-vis des prostituées qui grèvent, par leur présence visible dans l’espace public, la valeur foncière des biens immobiliers. Et déjà, les services socio-éducatifs comme les services de répression constatent l’émergence d’un « proxénétisme des Cités », c’est-à-dire la structuration, dans les quartiers populaires, d’une prostitution qui met en relation mineures et clients, via des sites d’annonces sur Internet.

Errance, fugue et souffrance psychosociale des jeunes filles des quartiers populaires

Les conduites pré-prostitutionnelles adolescentes sont étroitement liées aux phénomènes des fugues adolescentes et à un besoin d’échapper à l’emprise familiale et à celle des quartiers. La sociologue Katia Baudry (20175), observe que le michetonnage se développe dans le contexte de précarité des quartiers populaires. (Certes, des jeunes filles issues des classes moyennes michetonnent elles aussi, mais ce sont bien souvent des jeunes filles socialisées au contact de la jeunesse des quartiers populaires et qui vivent dans des quartiers « rurbains » et pavillonnaires limitrophes de Cités). Les jeunes filles qui s’engagent dans le michetonnage ont généralement grandi dans un environnement marqué par un « modèle familial fragilisé » : un seul parent avec des enfants ou un couple avec de nombreux enfants ; « avec un capital économique faible ; au chômage ou occupant des emplois précaires ; un faible capital culturel au regard de la société dominante ; faiblement diplômé ; repliée sur lui-même ou sous l’emprise de la communauté. Dans ce modèle fragilisé, l’adolescente est beaucoup plus impliquée et a un rôle de soutien à la fonction parentale » (idem : 473). La famille attend de la jeune fille qu’elle soit un soutien économique, qu’elle tienne une place de « seconde maman » auprès des jeunes frères et sœurs et qu’elle soit un relais dans les démarches administratives. La jeune fille subit une forte pression à réussir une scolarité courte : « Les parents ne maitrisent pas suffisamment les logiques et les exigences scolaires pour accompagner leur enfant dans leur carrière scolaire. Le choix d’études courtes et donc vers la voie professionnelle s’explique, entre autres motifs, par la précarité familiale et la pauvreté relationnelle poussant l’adolescente à entrer plus vite dans le marché du travail afin de gagner de l’argent plus rapidement pour elle et en tant que soutien familial » (idem : 502).

 

L'absence de figure paternelle rassurante est fréquemment observée : « la précarité, les addictions (alcool…), la violence, les logements exigus… engendrent des conflits, des tensions intrafamiliales. La précarisation économique et la précarisation relationnelle se renforcent, l’une étant susceptible d’entrainer l’autre » (idem : 473). Le plus souvent, elles n’ont pas de grand frère doté d’un « capital guerrier » suffisant pour assurer leur « protection » dans la Cité et s’assurer qu’elles seront « respectées ».

Ces jeunes filles étouffent aussi sous le poids de modèles traditionnels qui les poussent à chercher des échappatoires hors de la famille et de la Cité. « Les parents exercent une surveillance accrue et limitent leur autonomie afin « de les protéger des risques liés à la sexualité […] de limiter l’activité sexuelle des filles ». Il s’agit de préserver l’honneur de la famille à travers l’image de la fille » (idem : 490). La jeune fille subit aussi, sur son quartier, un contrôle social genré : « Elle est constamment sous le regard et au contact de pairs donc sous les feux de leur évaluation permanente. Le risque pour l’adolescente est de voir son intimité, sa vie personnelle dévoilée et connue de tous et d’être dans un partage involontaire d’informations personnelles. Dans ses déplacements, dans ses rencontres, l’adolescente diffuse des informations qui sont par la suite interprétées » (idem : 593). Le michetonnage apparait comme un moyen d’esquiver la famille et la Cité. Apprendre à séduire des hommes argentés, permet de financer des escapades vers les centres-villes qui garantissent l’anonymat, ou encore de financer la location d’une chambre à l’occasion de fugues. Le michetonnage n’est pas associé, dans leur esprit, à une prostitution dépréciative : c’est plutôt la rançon d’une forme de « liberté ».

Le michetonnage, capital beauté et illusion de réussite sociale

L’idée qu’une sexualité « libre » et « débridée » puisse être un levier d’accès à une forme de bonheur est bien loin de contredire le discours social dominant ! Pour des jeunes filles en souffrance, et souvent psychiquement indisponible pour les investissements scolaires, le michetonnage devient promesse de « réussite » sociale. Le choix se résume pour elles à « réussir grâce à son capital beauté versus réussir de manière traditionnelle grâce à son capital scolaire » (idem : 575). Comme l’observe l’anthropologue Pierre-Joseph Laurent, « la beauté peut être considérée comme un type de capital qui devrait faciliter la mobilité sociale » (2010 : 4636), car « la beauté, dans son essence même, possède la capacité de corrompre les hiérarchies sociopolitiques. Il en résulte qu’elle n’est pas un simple capital mis au service de la distinction ou de la reproduction des rapports sociopolitiques […] La beauté fonctionne aussi comme un talisman grâce auquel il est possible de franchir certaines barrières sociales » (idem : 471-4727). L‘illusion de la réussite sociale grâce au « capital beauté » est en phase avec les productions « culturelles » de la société postmoderne. Ces jeunes filles sont imprégnées par les codes du luxe et de la publicité. Elles se reconnaissent dans les très jeunes mannequins hypersexualisés des magazines, qui exercent leur pouvoir de « fascination » en condensant l’ « idéal de pureté » de la « femme-enfant » et l’ « idéal de puissance » de la femme « sexuellement libérée ».

 

Les clips de rap et les émissions de téléréalité « contribuent à la création d’un idéal féminin accepté et intégré par les adolescentes d’autant plus que ces modèles sont majoritairement « black », dans le milieu de la musique [...]. On constate la présence de stéréotypes comportementaux des femmes s’apparentant soit aux clichés de la femme « bimbo », soit à ceux de la partenaire idéale (ou idéalisée). En effet, plusieurs concepts d’émissions se fondent sur l’assujettissement d’un groupe de femmes à la sélection drastique d’un jeune célibataire les jugeant sur des critères mêlant esthétisme et docilité » (idem : 575). « Des filles en grande fragilité et à la recherche de reconnaissance, poursuit K. Baudry, trouvent dans ces émissions les ingrédients pour se construire une identité en adéquation avec un monde irréel qu’elles tentent de transposer dans la réalité, les michetonneuses en sont un exemple. Elles apprennent les codes de la séduction, la manipulation de l’homme, en jouant de ses atouts physiques… » (idem : 576). Ces émissions sont des programmes d’ « éducation sentimentale » centrés sur l’apprentissage de l’ « art » de satisfaire les désirs de dominance masculins. « Art » dans lequel elles se perfectionneront grâce à ces « tutos » accessibles depuis n’importe quel portable que sont les films pornographiques mis en ligne sur Youporn, XVideo, XHamster, Pornhub… Le sentiment d’être « bonne », d’être « compétentes » pour séduire et procurer des « bienfaits » sexuels, génère l’illusion d’acquérir un « pouvoir » sur les hommes.

Identification, estime de soi et lutte contre la dépressivité

La michetonneuse s’identifie à des « modèles » idéalisés, à des « stars » comme Kim Kardashian, Beyoncé, Rihanna, Nabila ou Zahia (Ardid, Hubert, 20178). Des femmes sexy, riches, transgressives et puissantes, qui contrôlent leur carrière, leur argent, leur communication… et qui « hypnotisent » les hommes grâce à leur puissance de séduction. Derrière les illusions du « girl empowerment » et du « pop féminisme », se « perpétuent les clichés sexistes, car elles [ces « stars » hypersexualisées] ne réussissent et n’existent que parce qu’elles sont désirables aux yeux des hommes. Chez les adolescentes, en difficultés scolaires, familiales, celles-ci ne perçoivent ces modèles que comme une autre voie de réussite à emprunter plus simple car plus rapide et immédiate par rapport aux longues études n’aboutissant pas forcément à du travail. D’autre part, ces adolescentes n’arrivent pas à se projeter dans l’avenir. Elles estiment ne pas avoir le capital intellectuel suffisant pour réussir. Elles vivent dans l’instant présent » (idem : 578). Le michetonnage est en accord avec la société postmoderne qui promeut une culture de l’immédiateté (culture qui bat en brèche la « culture du projet », culture qui est celle de l’école, qui affirme que la réussite est au bout de l’effort). Cette culture de l’immédiateté est en outre adaptée à la culture des précaires qui ont intégré que toute projection dans l’avenir est vanité. Ces « adolescentes de l’immédiateté », observe Katia Baudry, « sont toutes connectées H24 grâce au téléphone portable. […] Vivre dans le présent est aussi une réalité familiale. Des familles éprouvent des difficultés financières les empêchant de se projeter et d’assurer un avenir sécure et certain pour les adolescentes. Les fins de mois sont difficiles. Chaque jour est un combat pour subvenir aux besoins primaires de la famille » (op.cit. : 566).

 

Le michetonnage est, pour ces jeunes filles, un espace de mise en scène de soi narcissisant, aussi enivrant qu’aliénant. Elles se rêvent en « bimbos » vénales, aussi habiles à détrousser les pères de familles libidineux (« la belle qui rend bête ») qu’à dompter les « bad boys » (« la belle qui dompte la bête »). « T'as la chute de rein / Qui cause la chute sur le terrain / Des mauvais garçons au cœur de lion / Qui deviennent tout mignons, comme un flic seul face à la rébellion » scande le rappeur Rohff dans « Starfuckeuse », un chant qui accommode le mythe de l’ « éternel féminin » au béton des Cités. Le michetonnage procure des états d’excitation grâce aux mises en scène érotisée de soi, grâce aux rapports de force et de séduction avec les hommes, grâce aux usages de substances psychoactives ou aux stress que génèrent les rencontres avec des inconnus (Meunier : 20179). Ces états d’excitation liés à des situations vécues comme « ludiques » et risquées permettent d’exorciser les pensées douloureuses : l’excitation envahit l’esprit et met en standby les pensées qui nourrissent la dépressivité.

Incise du « sexuel » dans une chaîne de micro-traumas

Par-delà le plaisir d’imiter les « modèles d’inconduites » (Nahoum-Grappe, 201410) promus par des « stars » hypersexualisés, l’enjeu est donc d’écarter des états angoisses, bien souvent liés à des vécus douloureux. Dans nombre de cas, l’engagement dans les conduites de michetonnage a été précédé par des vécus traumatogènes, par des violences, notamment sexuelles. Mais ce n’est pas toujours le cas. L’anamnèse met souvent en évidence une chaine de micro-traumatismes dans un contexte de grande précarité sociale et affective : enfant témoin de violence conjugale ; enfant marqué par un vécu abandonnique face à des parents démunis et dépressifs, accaparés par le travail précaire ; enfant victime d’humiliation scolaire ; jeune fille faisant l’objet de harcèlement de camarades… Le « sexuel » apparait en incise dans la chaine des micro-traumas : domination masculine sexualisée dans les scènes de violences conjugales ; enfant abandonné et précocement exposé, par la médiation d’une « télé-nounou » et d’un « smatphone-doudou » à des programmes télévisuels glauques et à la pornographie du Net ; adolescente qui tente de restaurer une estime de soi en investissant sa féminité, avec pour conséquence la stigmatisation des pairs qui la condamnent en la qualifiant de « pute » ; institution scolaire qui prend acte de la « mauvaise réputation » et la raye des effectifs promis à la réussite scolaire…

 

La jeune fille en souffrance devient alors la proie facile de garçons immatures, brutaux et abreuvés de porno, qui exploitent sans vergogne son besoin d’affection : relations sexuelles sordides et sans lendemain dans une cave ou un hall ; humiliation et trahison par la diffusion sur le Net d’un « nude » ou d’une vidéo d’acte sexuel auquel elle aura « consenti » ; chantage affectif pour l’obliger à coucher avec les « copains » qui se pressent pour « croquer »…

Bien souvent, il n’y a pas de faits que la justice parviendrait aisément à qualifier de viol. Il est plus question d’une sexualisation de vécus traumatiques et d’une entrée dans la sexualité par des pratiques qui anéantissent l’estime de soi. Ce point est d’importance, car il complique la mise en œuvre d’une protection judicaire efficace. Si la jeune fille avait été victime d’un viol dans l’enfance, par un détenteur de l’autorité parentale ou à l’adolescence, par un groupe d’adolescents, la protection serait simple à mettre en œuvre et sa qualité de victime lui serait clairement reconnue. Mais les faits sont souvent incertains, si bien que la jeune fille reste seule, avec un sentiment d’abandon plus amer que jamais.

 

Une prostitution adolescente entourée d’un silence… religieux

En général, la société a peu d’empressement à répondre aux souffrances psychosociales des jeunes filles. Au contraire des garçons, qui savent se rappeler aux autorités en extériorisant leur souffrance, en commettant des actes de délinquance hétéro-agressifs, les filles adoptent des conduites à risques auto-agressives, du type scarification, anorexie/boulimie ou conduites à risques sexuelles. Pratiques peu bruyantes, qui témoignent d’une intériorisation et d’une incorporation de la souffrance (Le Breton, 2003 : 3011). C’est d’ailleurs parce que l’on assiste aujourd’hui à l’émergence de micro-réseaux, dit de « proxénétisme des cités », pilotés par des « bad boys », qu’émerge un début de préoccupation sociale pour le phénomène du michetonnage et de la prostitution adolescente. Cet intérêt reste d’ailleurs limité : un documentaire d’Alexis Marant, « Jeunesse à vendre » diffusé le 18 avril 2018 sur France 5, une lettre ouverte de Catherine Champrenault, procureur générale de la cour d’appel de Paris, publiée dans le Parisien le 17 juin 2018 (Champrenault, 201812)…

Mais le silence tient, peut-être, aussi au fait que l’engagement de jeunes filles des quartiers populaires dans des conduites prostitutionnelles, a quelque chose de « contre-intuitif ». On conçoit certes que la misère sociale puisse les y pousser, mais, nombre d’entre elles, sont… « musulmanes ». Les représentations communes sur les musulmans, sur la pudeur supposée de leurs filles et sur l’ascétisme supposé des salafistes laissent le grand nombre incrédule lorsqu’on relate le développement de ces conduites dans les quartiers populaires. Incrédulité qui prolonge la méconnaissance des paradoxes du discours des salafistes de Cité qui excite un imaginaire hypersexualisé et qui promeut des pratiques d’emprise pudibondes. D’après leurs dogmes, c’est parce qu’hommes et femmes seraient irrépressiblement voués à une sexualité bestiale qu’il faudrait organiser leur séparation stricte.

 

Dans l’enquête « spotlight » sous la direction de Gérard Davet et Fabrice Lhomme sur l’islam en Seine-Saint-Denis, des enquêteurs ont levé un coin du voile sur la tartufferie des salafistes de Cité. Un enquêteur feuillette les ouvrages en vente dans une librairie islamique de Saint-Denis. Il lit, dans « J’aime mon mari » (de Mahmûd Ibn Al Jamîl aux Editions Al Madina), le « conseil » n°17 que l’auteur donne à sa lectrice : « Le n° 17 ordonne à la femme musulmane de ne pas contrarier son époux : "Satisfait ses désirs". Et l’ouvrage de préciser : "Parfois, l’envie d’approcher son épouse s’empare de l’époux de manière irrépressible. Satisfaire avec empressement le désir sexuel de son époux est très important. C’est un ordre venant du Prophète lui-même" » (2018 : 26-2713). Ghada Hatem, gynécologue et responsable de la Maison des femmes de Saint-Denis (Hôpital Delafontaine) raconte à l’enquêteur : « Le 9-3 vous fait perdre vos repères […]. Comme cette pratique, en vogue, des mariages religieux temporaires pour, enfin, avoir une relation sexuelle. « Depuis cette radicalisation absolue, toutes les choses qui légitiment des trucs méga pervers sont bons à prendre, s’insurge la gynécologue. Les gens vont vous dire : "Je suis religieux, je fais que des choses en accord avec ma religion". C’est une hypocrisie phénoménale » (idem : 75).

Le « mariage temporaire » ou « mariage de jouissance » (« mut'a » en arabe) est une pratique qui, sous un couvert religieux, rend « licite » la prostitution : l’homme, après un mariage religieux expresse, fait des « dons » à son « épouse », qui lui accorde en retour ses « bienfaits » sexuels, après quoi, il la répudie comme convenu, au terme fixé d’avance de ce mariage en intérim.

Le discours « permissif » occidental est finalement congruent avec le discours de l’islam acculturé des salafistes de Cités. Les michetonneuses « musulmanes » ont été pré-formatées pour penser la relation homme-femme sous un prisme exclusivement sexuel, autant par les clips de rap que par les exhortations des prêcheurs salafistes. Ce qui distingue la « michetonneuse » de l’épouse « idéale » du salafiste de Cité, c’est que la première se soumet aux désirs irrépressibles de l’homme pour en retirer, ici-bas, des récompenses matérielles, tandis que la seconde s’y soumet pour obéir à un « ordre du Prophète » et en être récompensée par le Très-Haut dans la vie future. La mentalité « michetonnante » est donc « islamo-compatible » avec le salafisme des Cités (mais évidemment pas avec l’islam pratiqué par l’écrasante majorité des musulmans de France).

Du michetonnage à la prostitution

La cécité de la société face aux conduites pré-prostitutionnelles se prolonge par la cécité devant le développement de la prostitution adolescente. Le michetonnage devient très problématique dans le contexte des fugues répétées et des usages de substances psychoactives. La conduite pré-prostitutionnelle induit des ruptures avec la famille, l’école et les pairs. La jeune fille se réfugie dans ce que Katia Baudry appelle l’« entre soi » d’un petit groupe de filles, unies par les mêmes pratiques de michetonnage. Groupe qui impose des règles rigides de solidarités et de loyautés, qui sanctionne brutalement les manquements et les trahisons, et qui intensifie les prises de risques (op. cit. : 589s). Les usages de substances psychoactives augmentent, et l’addiction contraint bientôt à se prostituer pour apaiser le manque.

De là, ces jeunes filles basculent dans la prostitution et se soumettent à des rapports sexuels répétés et tarifés. Quelques-unes parviennent à se prostituer sans rompre avec leur famille. « Ils croient que je suis en CAP coiffure à Carros », raconte Sarah à la journaliste de Nice Matin, Stéphanie Gasiglia. « Pratique, dit-elle. "Comme c'est loin, je peux rentrer chez mes parents vers 20 h, 20 h 30 sans qu'ils se doutent de quelque chose" [...] Sa vie est réglée comme une horloge. "Je pars de chez mes parents à 7 h et j'arrive au studio [où elle se prostitue avec une cousine]. Je redors jusqu'à midi, car la nuit je n'y arrive pas." Sarah est accro aux réseaux sociaux. Et aux vidéos sur YouTube. Elle sourit en touchant ses cheveux - "des extensions" - "Je regarde des tutos coiffures. Comme ça, je peux coiffer ma mère et mes deux sœurs et elles n'y voient que du feu. Elles croient que je suis une pro." » (Gasiglia, 201814).

 

D’autres s’associent avec des prostituées majeures, qui deviennent, de facto, leurs proxénètes. Elles « engrainent » (entrainent) parfois d’autres filles, souvent plus jeunes, pour renforcer leur groupe. Mais, au bout du compte, elles sont bien souvent contraintes à rechercher la « protection » d’un de ces « bad boys » qu’elles imaginaient d’abord mettre à leurs pieds.

Des garçons sont disponibles pour prendre en main l’activité. Le michetonnage se déploie en effet dans des quartiers populaires où les micro-réseaux du trafic de rue sont en perte de vitesse, notamment du fait des livraisons de drogue à domicile et d’une lutte de plus en plus violente entre concurrents. Se reconvertir dans le proxénétisme devient tentant pour nombre de dealers. L’apprenti-proxénète peut recruter des filles dans son entourage ou en utilisant une michetonneuse qui lui servira de rabatteuse ou en les contactant sur des réseaux sociaux comme Snapchat ou Instagram. Le proxénète de Cité peut mobiliser le réseau relationnel qu’il s’était constitué dans les trafics (ses « collègues » dealers et ses clients usagers de drogues) pour créer sa clientèle. Il pourra utiliser des caves ou des squats déjà sous le contrôle du trafic pour organiser les rencontres. Mais des affaires à l’instruction ou récemment jugées (Beaulieu, 201815 ; Pascual, 201816 ; Leclerc, 201817) mettent au jour des formes organisations plus sophistiquées où le proxénète mobilise les technologies de l’information et de la communication (qu’il a d’ailleurs apprises à maîtriser dans les trafics), pour assurer la « logistique » de l’activité prostitutionnelle.

Le « proxénétisme des cités » et ses « Julots casse-croûte 2.0. »

Le proxénète réalise des photos suggestives et met en ligne des annonces plus ou moins explicite, sur des sites comme vivastreet, wannonce, lovesita, escortsexe, sexemodel ou escort69. Il loue (de préférence en réservant avec des cartes bleues volées et en payant en liquide) des meublés sur la plateforme airbnb ou des chambres sur les sites de chaînes hôtelières à bas coût, non sans avoir choisi des sites où il y a peu de présence en journée, pas de vidéosurveillance et des codes d’accès électroniques plutôt que des clés. Il fait des réservations courtes et change régulièrement de lieux, et même de département, pour que le voisinage n’ait pas le temps de s’alarmer et de réagir (les chambres permettent en outre de loger les filles en fugue). Il communique avec ses filles avec des messageries cryptées, telles WhatsApp ou Telegram. Il fournit des téléphones à puces prépayées (et donc jetables), pour que les filles puissent correspondre avec les clients sans laisser de traces compromettantes.

Il s’occupe de l’intendance : il fait convoyer les filles par des chauffeurs Uber, leur fait livrer des repas et il leur fournit vêtements, maquillage, matériel pour l’hygiène et l’épilation, préservatifs et lubrifiant… et, last but not least, il les approvisionne en substances psychoactives, principalement, flashs d’alcool, cannabis et cocaïne qui les rendront rapidement dépendantes. Enfin, il assure, ou fait assurer, la protection des filles.

 

Le management des jeunes filles est un mixe de dépendance affective et psychoactive. Mais, il recourt aussi à l’intimidation : le proxénète est un investisseur qui a avancé des frais et il entend bien que la fille « honore » les rendez-vous avec les clients… ou bien qu’elle le rembourse. Ces filles, qui connaissent les « lois de la Cité », savent qu’il faut payer ses dettes et que les défauts de paiement sont punis par des « mise à l’amende », des « cadrages » et des « pénalités », qui prennent généralement la forme de coups.

D’après le journaliste du Parisien, Denis Courtine (201818), le partage des gains entre le proxénète et la prostituée oscille entre 50/50 ou 60/40. Le Julot casse-croûte 2.0., s’il gère son affaire de manière avisée, se rendra vite compte qu’avec quelques filles, il gagnera autant qu’avec les stups. Autant, avec moins de stress : il est libéré du management d’une équipe de vendeurs et de guetteurs, d’avoir à affronter des concurrents et d’avoir à négocier l’achat de produits auprès de grossistes pas toujours commodes. Là, il gère des gamines, passe du bon temps en boîte en leur compagnie en se donnant l’illusion d’être un « bad boy qui plaît aux filles » et ne se gêne pas pour avoir des relations sexuelles avec « ses » filles qui pourvoient au nécessaire comme au superflu : « Au moment des vacances, certains « macs » lillois n’hésitent pas à délocaliser leur business sur la Côte d’Azur. Là, les mineures assurent les passes pendant qu’eux se prélassent au soleil », note L. Belaïd, journaliste à la Voix du Nord (Belaïd, 201819). La vie d’un Julot casse-croûte postmoderne, à côté de celle d’un dealer, c’est « calme, luxe et volupté ».

Un environnement « proxénètogène » et des jeunes filles « consentantes »

Une telle facilité de mise en œuvre est inquiétante. Elle n’est possible que parce le trio « prostituée-proxénète-client » se meut dans un environnement « proxénètogène », un environnement qui favorise l’impunité du proxénète et du client. L’espace numérique échappe largement au contrôle des législations nationales, les sites étant basés dans des pays offrant des législations « accueillantes » pour les investisseurs, non seulement d’un point de vue fiscal, social et environnemental, mais aussi parce qu’elles limitent la possibilité de mettre en cause leur responsabilité juridique et sociale. Le client, quand à lui, est protégé, même en cas d’actes prostitutionnels avec une mineure : s’il venait, d’aventure, à être interpellé (en flagrance dans un lieu privatif, ce qui n’est pas simple à mettre en œuvre !), il pourra invoquer qu’il a répondu à une annonce d’une « masseuse de 18 ans » ou d’une « libertine, 18 ans, en quête de rencontres coquines » pour plaider la « bonne foi » et l’ignorance de la minorité de la prostituée. Concernant le proxénète, le risque pénal est limité, car apporter la preuve des faits demande des moyens d’investigation importants si la prostituée ne coopère pas avec la justice.

 

La journaliste Morgane Rubetti, du Figaro, relate le désarroi des policiers confrontés à des jeunes filles qui se disent « consentantes » et qui ne les accueillent pas en « libérateurs » quand ils démantèlent un micro-réseau : « À cause de ce "consentement", le démantèlement de ces réseaux est particulièrement complexe pour la BPM (Brigade de protection des mineurs de Paris). Le commissaire divisionnaire Vianney Dyevre fait souvent face à un manque de coopération. "La plupart du temps, elles ne sont pas coopératives, nous disent qu'elles sont d'accord et nous demandent pourquoi on se mêle de leur vie privée", déplore-t-il » (Rubetti, 201820). Les parents qui veulent alerter sont souvent démunis. La police, en sous-effectifs dans les quartiers populaires, accueille avec répugnance les déclarations de fugues, qui sont un travail « en plus » qui ne donnent pas de pistes concrètes. Les travailleurs sociaux ne sont pas moins en difficulté : pour faire un signalement efficace au Parquet ou à la Cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP), il faut des faits concrets et des éléments circonstanciés… que seule la jeune fille pourrait apporter. Sans leur coopération, il sera difficile de lutter contre le développement de cette prostitution « ubérisée ».

Contraintes et protection éducative

Les mineures prostituées relèvent de la protection éducative. Une telle protection fonctionne plutôt bien avec les mineures qui ont subi des situations d’exploitation violente (même si elles ont pu, au début, être attirées par le « rêve » d’une vie « facile » grâce au michetonnage). Il faut parfois leur accorder une protection conséquente à même de parer aux éventuelles menaces des proxénètes, ce qui implique parfois de les éloigner géographiquement de leur lieu de résidence habituel (voire, dans certains cas, de faire déménager la famille qui peut, elle aussi, subir des représailles). Parfois la menace vient de la famille (violences, renvoi de la jeune fille au « bled » pour y épouser un « homme de bien »). Dans ce type de situations, les services sociaux départementaux (Aide sociale à l’enfance, services sociaux départementaux) peuvent apporter des réponses.

Mais comment travailler avec celles qui se déclarent « consentantes » et qui refusent la protection éducative ? Rappelons que ces jeunes filles peuvent toujours se déclarer « consentantes », cela ne lève en rien l’obligation de la société de les protéger ! Ces jeunes filles n’ont pourtant pas leur place dans des structures de protection de l’enfance classiques, non seulement parce qu’elles peuvent en fuguer facilement, mais aussi parce qu’elles peuvent recruter et entrainer dans leur sillage des jeunes filles fragiles qui y sont hébergées (Politi, 2018). Leur minorité n’en exige pas moins qu’on leur propose une protection crédible et que l’on prenne en charge leurs difficultés psychosociales. Troubles et dommages qui sont sanitaires (infections sexuellement transmissibles, grossesses non désirées, problèmes somatiques comme les maux de tête et de ventre récurrents), sociaux (rupture familiale, décrochage scolaire, abandon de projets d’insertion), traumatiques (agressions, violences sexuelles) et psychologiques (dégradation de l’estime de soi, stress post-traumatique, sentiment de décorporalisation, addiction, engagement dans d’autres conduites à risques).

 

La conduite prostitutionnelle chez la mineure doit être regardée comme une conduite autodestructive que la jeune fille ne saura réguler d’elle-même. Pour que ces jeunes filles bénéficient d’un cadre contenant où elles pourront se poser et engager un travail sur elles-mêmes, il faut alors assumer de recourir à la contrainte. La contrainte peut prendre la forme d’une obligation de soin (comme dans le cadre des addictions) ou d’obligations associées à des mesures judiciaires (mise en cause, témoin assisté) qui pourraient être prononcées en raison de leur implication dans le fonctionnement du réseau (recrutement d’autres jeunes filles, notamment). Il ne s’agit pas de criminaliser ces jeunes filles, mais de marquer un coup d’arrêt à une conduite autodestructive, quitte à ce qu’elles commencent par retourner leur violence contre le cadre qui leur sera imposé. L’affrontement avec le cadre permet d’ailleurs, comme l’observe le Pr Philippe Jeammet à propos des anorexiques hospitalisées sous contrainte, un retour de la subjectivité : « Le danger et la peur redeviennent externes, offrant de nouvelles possibilités de représentation du conflit et permettant à l’appareil psychique de rejouer son rôle. Les mécanismes de projection, de déplacement, de dénégation auparavant considérablement obérés, retrouvent un rôle économique et c’est tout un espace nouveau de fonctionnement qui se trouve ouvert rendant possible la création de nouveaux investissements » (198421). Dans le conflit avec l’institution, l’adolescente peut réaffirmer sa subjectivité et sortir de son « rôle » de michetonneuse. La contrainte permet aussi de l’éloigner de l’entre-soi de ses groupes d’appartenance, de l’emprise des proxénètes, des tensions familiales. La contrainte donne du temps pour des évaluations et la détermination de traitements. La contrainte offre du temps pour mettre en place une médiation entre la jeune fille et sa famille. Enfin, la contrainte permet de penser les conditions de mise en place d’un projet auquel elle pourrait adhérer.

Le projet et son coût : l’environnement « proxénètogène » et le principe « pollueur-payeur »

La contrainte ne suffit pas. La prise en charge de ces jeunes filles implique de leur proposer des projets à même de relancer le désir. Il faut un accompagnement socio-éducatif qui les aide à retrouver des états de bien-être, ce qui passe notamment par un réinvestissement du corps et du plaisir, grâce à des activités physiques (sports, danse, massage, relaxation, etc.). Il faut travailler sur leurs représentations des relations hommes-femmes et sur le désir (leur désir à elle, et non leur jouissance narcissique à être une fille « bonne », une fille douée pour procurer du plaisir). Il faut les accompagner vers des formations rémunérées qui leur permettent de gagner assez vite de l’argent, ce qui implique de les aider à trouver un projet viable et de mettre en place des remises à niveau individualisées.

Ce n’est qu’après une phase de stabilisation que pourra être envisagée la prise en charge des traumas, qu’ils soient antérieurs ou consécutifs à l’engagement dans la prostitution. Ce n’est que dans la mesure où une protection crédible leur sera proposée qu’elles pourront se percevoir comme des victimes d’un système prostitutionnel et qu’elles pourront porter plainte et témoigner contre les proxénètes et les clients.

 

La mise en œuvre d’un tel projet a un coût non négligeable car il faudra mettre en place des dispositifs spécialisés et des équipes pluridisciplinaires. Qui doit assumer ce coût ? Les pouvoirs publics, sans doute.

Mais le fait que des sites internet d’annonces, des plateformes de location, des sites diffusant la « culture pornographique », des hôteliers, des propriétaires de meublés airbnb, etc., retirent impunément des bénéfices de l’activité prostitutionnelle interroge. Ne serait-il pas légitime d’exercer une pression sociale sur ces acteurs économiques en s’appuyant sur les lois sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), qui enjoint aux entreprises, selon le principe « pollueur payeur », à prendre en compte les conséquences environnementales, sociales et éthiques de leurs activités ? Ne devraient-elles pas subir des pressions (médiatiques, politiques, fiscales et règlementaires) qui les contraignent à la coopération avec les services judicaires et de police et pour qu’elles contribuent matériellement à la lutte contre le phénomène prostitutionnel via des dons conséquents à des fondations agréées (à l'instar des sociétés de pari qui doivent contribuer à la lutte contre l’addiction au jeu) ? C’est à la société de répondre à ces questions, et c’est bien pourquoi la question de prostitution des mineures doit aussi devenir une question politique.

Notes

1. Gil, L. 2012, Le pigeon michetonné, La michetonneuse plumée... L’accompagnement éducatif mis à l’épreuve par des adolescentes engagées dans un processus prostitutionnel, mémoire de fin d'étude.
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2. Meunier, E., Raynal, F.,  2016, Guide pratique : Le michetonnage chez les ados : comprendre le phénomène pour repérer et agir, MMPCR / Charonne

http://prod-mmpcr.integra.fr/wp-content/uploads/2017/07/Michetonnage-Guide-pratique-format-A4.pdf

3. Raynal, F., 2016, Entre recherche du Prince charmant et sexualité vénale, Paris, ASH-Actualité sociale hébdomadaire, n° 2948, 19 février 2016

4. ACPE, 2017, Mineurs en situation ou à risque prostitutionnels. guide pratique à l’usage des professionnels. https://www.acpe-asso.org/guide-pratique/

5. Baudry, K., 2017, L’univers féminin adolescent d’un quartier populaire en Seine Saint Denis, Thèse, Doctorat UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE, ÉCOLE DOCTORALE 5 « Concepts et Langages », Laboratoire de recherche GEMASS, Paris

6. Laurent, P-J., 2010, Beautés imaginaires, Anthropologie du corps et de la parenté, Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant, p. 463

7. Idem, pp. 471-472

8. Ardid, A., Hubert, N., 2017, Prostitution des mineurs. Ces ados qui rêvent d'être comme Zahia, in Charlie Hebdo, 31 mai 2017

9. Meunier, E., 2016, Le michetonnage, comme conduite à risque adolescente, RVH-Synergie
https://rvh-synergie.org/comportements-sexuels-a-risque/896-le-michetonnage-comme-conduite-a-risque-adolescente.html

10. Nahoum-Grappe, V., 2014, Messages et représentations, in TDC (Textes et documents pour la classe) N°1082, 15 octobre 2014 https://www.reseau-canope.fr/tdc/fileadmin/docs/tdc_1082_les_addictions/article.pdf

11. Le Breton, D., 2003, La peau et la trace. Sur les blessures de soi, Paris, Métaillé, p. 30

12. Champrenault, C., 2018, Lettre ouverte de Catherine Champrenault, « il faut considérer ces jeunes femmes, parfois mineures, comme des victimes », in Le Parisien, 17 juin 2018 http://www.leparisien.fr/faits-divers/catherine-champrenault-les-affaires-de-proxenetisme-dans-les-cites-se-multiplient-17-06-2018-7776930.php

 

13. Davet, G., Lhomme, F., 2018, Inch’Allah. L’islamisation à visage découvert. Une enquête spotlight en Seine-Saint-Denis, Paris, Fayard.

14. Gasiglia, S., 2018, "Il m'arrive de me faire 400€ par jour": Sarah, 16 ans, raconte son quotidien de prostituée à Nice, Nice-Matin, 18 avril 2018 - http://www.nicematin.com/faits-de-societe/il-marrive-de-me-faire-400-par-jour-sarah-16-ans-raconte-son-quotidien-de-prostituee-a-nice-224131

15. Beaulieu, C., 2018, Paris : le réseau de proxénètes louait des appartements Airbnb, in LE PARISIEN, 29 janvier 2018 http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-reseau-de-proxenetes-louait-des-appartements-airbnb-29-01-2018-7529667.php

16. Pascual, J., 2018, Le « proxénétisme des cités », une filière d’un nouveau genre en pleine expansion, in Le Monde, 5 avril 2018 https://abonnes.lemonde.fr/enquetes/article/2018/04/05/quartiers-libres-pour-les-macs_5280831_1653553.html

17. Leclerc, J-M., 2018, Pour les policiers, le «microproxénétisme» sur mineures reste difficile à appréhender in Le Figaro, 23 juillet 2018 http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/07/22/01016-20180722ARTFIG00122-pour-les-policiers-le-microproxenetisme-sur-mineures-reste-difficile-a-apprehender.php

18. Courtine, D., 2018, Val-de-Marne : les petits dealers de cité prostituaient des ados en fugue, LE PARISIEN, 25 janvier 2018
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21. Jeammet, P., 1984, Contrat et contraintes. Dimension psychologique de l’hospitalisation dans le traitement de l’anorexie mentale. Psychiatrie Française. 29/2 : 137-143.

Sources

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