Tobias Kammann du Centre de médecine infectieuse (CIM) du Département de médecine de Huddinge (MedH) soutient sa thèse intitulée « La diversité des cellules MAIT dans le corps humain et dans le COVID-19, » le 29 novembre 2024. Son directeur principal est Johan Sandberg (MedH).
Quel est l’objet principal de votre thèse ?
Mes recherches ont exploré les rôles d’un groupe spécial de cellules immunitaires appelées cellules T invariantes associées aux muqueuses (MAIT). Ces cellules ont été découvertes relativement récemment et la plupart de ce que nous savons à leur sujet provient de recherches sur des échantillons de sang.
Dans ma thèse, nous avons étudié en détail ces cellules dans des tissus humains donnés à la recherche, ce qui nous a permis de caractériser le rôle de ce type de cellules dans différentes parties du corps humain, comme le foie, les poumons et les intestins. Nous avons également étudié l’implication des cellules MAIT dans les cas graves de COVID-19 et la manière dont ces cellules se rétablissent chez les personnes qui se remettent de la maladie.
Quels sont les résultats les plus importants ?
Pour la première fois, nous avons pu quantifier le nombre de cellules MAIT dans du sang apparié et dans plusieurs organes du même individu. Nous avons observé des modèles de distribution dépendant des tissus et des signes de spécialisation dans l’environnement tissulaire.
Dans des études portant sur des patients hospitalisés atteints du COVID-19, nous avons observé que les cellules MAIT étaient hautement activées et migraient vers le poumon enflammé. Au lendemain du COVID-19, plusieurs mois après la guérison et la sortie de l’hôpital, nous avons détecté que chez certaines personnes, les cellules MAIT présentaient encore des altérations phénotypiques et des déficiences fonctionnelles.
Comment ces nouvelles connaissances peuvent-elles contribuer à l’amélioration de la santé des populations ?
L’étude simultanée des cellules MAIT dans plusieurs tissus humains sains nous a permis de dresser un portrait de ces cellules pour l’immunologie des tissus humains et la communauté de recherche sur les cellules MAIT. Une meilleure compréhension de la présence et des rôles des cellules MAIT résidant dans les tissus peut conduire à des stratégies nouvelles ou améliorées pour traiter un large éventail de diverses maladies liées au système immunitaire humain.
Nos découvertes sur les cellules MAIT dans le COVID-19 suggèrent que l’activation des cellules MAIT peut être un indicateur pour les patients présentant un risque plus élevé de maladie grave.
Quelles sont vos ambitions futures ?
Lorsque l’on considère l’emplacement du système immunitaire, on peut instinctivement penser au sang. Cependant, la majorité de notre système immunitaire réside en réalité en dehors du sang, dans nos tissus, et nous y comprenons beaucoup moins de choses. J’aimerais continuer à travailler pour changer cela et continuer à explorer l’immunité des lymphocytes T résidant dans les tissus humains.