Selon une étude publiée le 24 octobre dans la revue en libre accès, des stratégies individualistes de recherche de récompense prédisent les réponses à la nicotine chez les souris vivant dans une microsociété. Biologie PLOS par Philippe Faure de l’Université de recherche PSL, France, et ses collègues.
Les animaux diffèrent par leurs traits et préférences, qui façonnent leurs interactions sociales, leur survie et leur susceptibilité aux maladies, y compris la dépendance. La consommation de nicotine est très variable et a été liée aux traits de personnalité. Bien que ces relations soient bien documentées, on sait relativement peu de choses sur les mécanismes neurophysiologiques qui donnent naissance à des profils comportementaux distincts et sur leur lien avec la sensibilité à la nicotine.
Pour répondre à cette question, Faure et ses collègues ont mené une étude utilisant un environnement social semi-naturel appelé Souris-City pour observer le comportement à long terme de souris mâles individuelles. Souris-City offrait à la fois un espace de vie commun et une zone de test séparée où les souris se livraient à une tâche de recherche de récompense, isolées de leurs pairs. Dans cet environnement, les souris ont obtenu un accès individuel à l’eau en effectuant une tâche spécifique dans un labyrinthe en T, tandis que les comportements sociaux, circadiens et cognitifs ont été surveillés en permanence au fil du temps à l’aide de plusieurs capteurs.
Les souris ont développé des stratégies individualistes de recherche de récompense lorsqu’elles ont choisi entre l’eau et le saccharose dans le compartiment test, ce qui a permis de prédire comment elles s’adapteront à l’introduction de la nicotine comme récompense. De plus, les profils développés par les souris isolées dans la zone de test étaient en corrélation avec leur comportement au sein de l’environnement social.
Les différences interindividuelles dans les stratégies de prise de décision étaient liées à des variations de personnalité et d’activité du système dopaminergique. Pris ensemble, les résultats suggèrent que les adaptations environnementales influencent les traits comportementaux et la sensibilité à la nicotine en agissant sur l’activité dopaminergique en réponse à l’exposition à la nicotine, contribuant ainsi potentiellement à la susceptibilité à la dépendance.
Comme l’ont noté les chercheurs, ces résultats suggèrent que les animaux adoptent des stratégies de recherche de nourriture distinctes dans des environnements sociaux complexes. Ces stratégies reflètent les traits individuels et l’état des circuits neuronaux, et la stratégie d’un individu peut être révélatrice de sa réponse aux substances addictives.
Dans l’ensemble, l’étude souligne comment l’exploitation de la variabilité interindividuelle du comportement et de ses mécanismes sous-jacents, en particulier dans le contexte de la recherche sur la toxicomanie, peut révéler des relations plus complexes et nuancées entre les circuits neuronaux et le comportement qu’il ne serait possible de supposer que toutes les souris devraient réagir de manière uniforme. à une tâche.
Selon les auteurs, l’utilisation de grands environnements naturalistes avec saisie automatisée des données constitue un outil précieux pour étudier la susceptibilité à la toxicomanie. En fin de compte, cette étude pourrait ouvrir la voie à des recherches menant à des approches plus ciblées et personnalisées en matière de recherche sur la toxicomanie et d’intervention comportementale.
Les auteurs ajoutent : « Notre étude met en évidence comment les différences individuelles dans les comportements de recherche de récompense sont façonnées par les environnements sociaux et influencent directement la sensibilité à la nicotine. »