Le consortium européen pour résoudre les maladies rares non résolues a démontré l’importance de la collaboration internationale pour répondre aux besoins médicaux non satisfaits en matière de diagnostic des maladies rares. Plus de 500 patients européens atteints de pathologies inconnues ont reçu un diagnostic grâce à de nouvelles recherches génétiques. Cela inclut les patients souffrant de troubles neurologiques rares, de déficiences intellectuelles graves, de maladies musculaires et de cancers gastro-intestinaux héréditaires.
Ces diagnostics ont été réalisés grâce à une vaste collaboration européenne, dirigée par des chercheurs de l’Université de Tübingen, du centre médical universitaire Radboud et du Centre national d’analyse génomique de Barcelone.
Une maladie est considérée comme rare dans l’Union européenne si moins de cinq personnes sur 10 000 en sont atteintes. Sur les 7 000 maladies rares, au moins 70 % ont une cause génétique. Parce que ces maladies sont si rares, il est difficile d’en identifier la cause exacte dans l’ADN, même lorsque plusieurs membres d’une même famille en sont atteints.
Les chercheurs ont désormais pu diagnostiquer une maladie génétique rare chez un certain nombre de patients et de familles européens. Il s’agit notamment des troubles neurologiques rares, des syndromes malformatifs et des déficiences intellectuelles, des maladies neuromusculaires rares et des syndromes suspectés de risque de cancer héréditaire.
Au total, les chercheurs ont réanalysé les données génomiques existantes de 6 447 patients et de 3 197 membres de leur famille non affectés. Grâce à cette recherche, 506 patients et leurs familles ont reçu un diagnostic. Pour 15 % des patients, il existe des pistes d’action, dans certains cas incluant un traitement ; dans d’autres cas, le diagnostic apporte de la clarté aux patients et à leurs familles.
Ces résultats ont été publiés dans Médecine naturelle.
Ces diagnostics ont été rendus possibles grâce à Solve-RD, une grande collaboration européenne impliquant 300 experts de 12 pays européens et du Canada. Dirigés par des chercheurs de l’Université de Tübingen, du centre médical universitaire Radboud et du Centre national d’analyse génomique (CNAG) de Barcelone, ces experts ont procédé à une réanalyse approfondie des données génétiques des patients. Ils travaillent au sein de réseaux européens de référence (ERN) qui se concentrent sur des maladies rares spécifiques.
Grâce à ce cadre, il n’est plus important qu’un patient atteint d’une maladie rare soit vu aux Pays-Bas, en Allemagne ou en France. La méthode pour poser un diagnostic est désormais la même partout. Cela ne s’est pas produit facilement.
Les experts ont dû se mettre d’accord sur la méthode d’analyse pour chaque condition, par exemple sur les gènes et les types de variantes à examiner. Les défis logistiques ainsi que les législations et réglementations nationales ont également eu un impact majeur.
Plan
Cette initiative, basée sur le cadre d’évaluation par des experts à deux niveaux du projet Solve-RD, propose une approche structurée pour diagnostiquer et potentiellement traiter les maladies rares. Le cadre permet aux analyses d’être examinées par des experts de divers domaines, tels que la génétique clinique et la science des données, ce qui augmente la précision du diagnostic.
L’approche est élargie par le biais de l’Alliance européenne de recherche sur les maladies rares (ERDERA), un nouveau partenariat sur les maladies rares coordonné par l’INSERM, France, avec plus de 180 organisations, dont des scientifiques clés de Solve-RD.
L’un de ses objectifs est d’accélérer davantage le diagnostic des patients atteints de maladies rares. En collectant des données auprès d’un bassin plus large de patients et en collaborant avec d’autres centres médicaux européens, EDERA vise à proposer des diagnostics à ceux qui ne sont pas diagnostiqués, augmentant ainsi l’impact de la recherche sur les maladies rares.
Au sein d’ERDERA, l’Université de Tübingen dirige le volet diagnostique du réseau de recherche clinique, en travaillant à nouveau aux côtés d’équipes de Radboudumc, de Barcelone et d’autres à travers l’Europe. Cela comprend l’augmentation de la réanalyse des données des patients de 10 000 à plus de 100 000 ensembles de données sur les maladies rares, et la couverture d’un plus large éventail de maladies génétiques rares.
Le travail met également l’accent sur l’utilisation de techniques avancées telles que le séquençage du génome à lecture longue, la cartographie optique du génome et le séquençage de l’ARN pour accélérer les diagnostics de maladies rares non résolues.
Holm Graessner, coordinateur de Solve-RD, a déclaré : « L’approche Solve-RD visant à réanalyser les données de patients atteints de maladies rares non résolues a été couronnée de succès et a conduit à un diagnostic pour plus de 500 patients. Il s’agit d’un pas en avant majeur et d’une étape importante pour la recherche sur les maladies rares. en Europe. Nous allons poursuivre et intensifier cette approche au sein d’ERDERA pour fournir un diagnostic à encore plus de patients et de familles à travers l’Europe.
Lisenka Vissers, professeur de génomique translationnelle et chercheuse principale de Radboudumc, a déclaré : « Nous avons mené une vaste réanalyse d’une énorme quantité de données sur les patients. Cela nous a permis de trouver des similitudes et de tirer des conclusions. Nous avons même pu désormais fournir un diagnostic pour un patient malade depuis 20 ans et qui a participé à de nombreuses études.
Alexander Hoischen, professeur de technologies génomiques pour les maladies infectieuses et à médiation immunitaire et chercheur principal à Radboudumc, a déclaré : « Le fait que nous y soyons parvenus est un exemple unique de la puissance de la collaboration. C’est un grand pas en avant dans la coopération européenne, et c’est juste le début.
« Bien que nous n’ayons pas encore fait de nouvelles découvertes et que ces diagnostics proviennent de données et d’analyses existantes, nous espérons pouvoir aider beaucoup plus de patients dans les années à venir. Dans un premier temps en établissant un diagnostic, mais aussi, espérons-le, en proposant des traitements possibles. »