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Conduites à risque

Conduites à Risques - Actualité 2011 - 2ème Semestre

CONDUITES À RISQUES - ACTUALITÉ 2011 - 2ème SEMESTRE

L'actualité vue par la cyberpresse
par Emmanuel Meunier
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Consommation de substances psychoactives chez les mineurs

D’après l’enquête ESCAPADE 2011 auprès de 30.000 jeunes de 17 ans :

- l'usage quotidien de tabac progresse et concerne 31,5% des jeunes contre 28,9% en 2008.
32,7% des garçons ont fumé quotidiennement du tabac en 2011 contre 29,9% en 2008,
et 30,2% des filles en ont fumé quotidiennement contre 27,9% en 2008.

- L’usage de la cocaïne (3%) et de l'ecstasy (1,9%) reste marginal.

- L'usage régulier d'alcool progresse également (10,5% en 2011 contre 8,9% en 2008) et ce, aussi bien chez les garçons (15.2% en 2011 contre 13,6% en 2008) que chez les filles (5,6% en 2011 contre 4% en 2008).

- L'usage du cannabis recule chez les ados. Sur 790.000 jeunes Français de 17 ans, 6,5% (soit 51.000 adolescents, dont 38.000 garçons) se revendiquent comme des fumeurs réguliers. Ils étaient deux fois plus nombreux (12,3%) en 2002.

Pratiques à risque : Alcoolorexie, Binge Drinking et exposition aux agressions sexuelles

D'après une étude de l'université du Missouri, rapportée par France soir, une étudiante américaine sur six pratiquerait la « drinkorexie » qui combine anorexie et alcoolisation. Outre l’enjeu de « garder la ligne », l’état d’anorexie permet, d’une part, une alcoolisation plus rapide et, d’autre part, des économies qui permettent de financer la consommation d’alcool.

Une étude publiée dans l’édition de janvier de la revue Journal of Studies on Alcohol and Drugs (USA) menée auprès de 437 jeunes femmes entrées à l’Université, une association significative entre la pratique du binge drinking par les étudiantes et le risque d'agression sexuelle.

Plus la consommation d’alcool déclarée est importante, plus la probabilité d'agression sexuelle est élevée. Ainsi, parmi les femmes qui ont déjà consommé 10 verres ou plus sur une soirée, 59% déclarent une agression sexuelle durant le semestre.

Sources :
20.10.11. France Soir. Alcoolorexie : Ne pas manger pour être ivre plus vite (ou Drinkorexie (Drunkorexia)) (étude de l'université du Missouri)
08.12.11. Santé Log. Le Binge Drinking associé à un risque élevé d'agressions sexuelles / Journal of Studies on Alcohol and Drugs, 73(1), 26. Naturally occurring changes in women's drinking from high school to college and implications for sexual victimization

Pratiques à risques : le sexting

Le sexting est défini comme l'envoi, la réception ou la transmission de messages, photos sexuellement explicites via téléphone cellulaire, ordinateur ou autre dispositif numérique, acte qui peut se révélé problématique. Deux études de l’Université du New Hampshire (USA) montre le caractère marginal de la pratique du sexting (2,5% des adolescents dans une études portants sur 1.560 utilisateurs d'Internet âgés de 10 à 17 ans) et que les contenus diffusés, y compris quand la diffusion donne lieu à une plainte (enquête sur 675 affaires de sexting faisant l’objet d'une enquête par la police), n’est que rarement assimilable à un acte de délinquance sexuel, et que la diffusion, dans les deux tiers des cas, ne va pas au-delà d’un seul destinataire.  Une étude qualitative auprès de 33 jeunes (15 hommes et 18 femmes) âgés de 15 à 20 ans, par l'Université de Melbourne (Australie), met en lumière, dans le discours de jeunes, un sentiment de « contrainte » à participer à ce type d’échange révèle, notamment sous la forme de pression des pairs : ainsi les garçons qui n’entrent pas dans une compétition pour collectionner « les plus belles photos de filles » sur leur mobile sont 

étiquetés « gay » ou mis à l’écart, les amant(e)s demandent de manières pressantes des photos pour exposer leurs « conquêtes »  à leurs proches.

Les jeunes mettent en cause les normes de la culture « sexualisée » des médias, qui bombardent les jeunes d’images sexualisées et créent une pression à s'engager dans le sexting. Ils évoquent les situations problématiques dans lesquels ils peuvent se trouver sous l’effet de cette pratique.  

Source :
01.10.11. Santé Log. Sexting : Des jeunes sous pression
05.12.11. Santé Log. Sexting : La véritable ampleur du phénomène chez les jeunes
The University of Melbourne « Sexting driven by peer pressure” Pediatrics Jan 1, 2012; 129 (1) “Prevalence and Characteristics of Youth Sexting: A National Study" and "How Often Are Teens Arrested for Sexting? Data From a National Sample of Police Cases" et UNH's Crimes against Children Research Center “THE TRUE PREVALENCE OF “SEXTING”

Effets psychosociaux de l’usage excessif des nouvelles technologies

Une étude conjointe de l'International Center for Media & the Public Affairs (ICMPA) et de la Salzburg Academy on Media & Global Change, intitulée The World Unplugged a récemment consisté à demander à1.000 universitaires dans 10 pays - des Etats-Unis à la Chine, en passant par le Royaume-Uni, l'Ouganda ou encore le Liban - à s'abstenir de tout usage de médias (téléphones mobiles, ordinateurs, télévisions, lecteurs MP3…) durant une journée complète, puis à exposer leur ressenti. Tout d’abord, une majorité des enquêtés ont échoué à demeurer « débranchés » 24 heures durant, les uns ayant abandonné l’exercice « volontairement » et les autres ayant fait usage d’un appareil par inadvertance. Du fait de la « personnalisation » des appareils et des réseaux sociaux, les participants expriment qu’ils considèrent ces technologies comme des prolongements d'eux-mêmes, des parties intégrantes de leur identité, inférant sur leur façon quotidienne de construire leur vie sociale. Les outils participatifs jouent un rôle considérable en termes de visibilité, de réputation, de construction identitaire plurielle, de rapport au Soi et aux Autres... Les smatphone, sorte de « couteau suisse numérique », sont devenue des supports grâce auquel les sujets interrogés « gèrent » leur vie au quotidien. Beaucoup de participants avouent s’être rapidement ennuyés et ont souligné un déficit d'intérêt pour toute activité alternative. Pire, certains ont révélé à quel point cette privation faisait tomber le voile sur leur extrême solitude, les interactions virtuelles s'étant substituées aux réelles. D'autres avancent que cet exercice leur a ouvert les yeux sur la fragilité du lien social, les troubles de l'attention ou encore la négligence des plaisirs simples.

Le psychiatre Emmanuel Haffen (CHU Saint-Jacques à Besançon) a mené cette étude avec 448 adultes (25 ans en moyenne, 30 % de femmes) pratiquant des jeux vidéo sur des sites communautaires ayant accepté de se soumettre à un test évaluant leur « dépendance » au jeu.

Echelle permettant d’évaluer le risque de dépendance au jeu de réseau en ligne (DSM IV) :

- Vous jouez plus de temps que vous ne l’aviez souhaité à l’origine ?

- Vous avez tenté plusieurs fois de réduire, contrôler ou abandonner le jeu en ligne ?

- Vous consacrez beaucoup de temps à préparer ou à vous remettre du jeu en ligne, ou à jouer ?

- Vos activités sociales, professionnelles ou récréatives sont sacrifiées au jeu en ligne ?

- Vous continuez de jouer même si vous savez qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent social, financier, psychologique ou physique ?

- Vous avez besoin d’augmenter le temps de jeu en ligne pour obtenir l’effet désiré ?

- Vous vous sentez agité ou irritable si vous ne pouvez pas jouer aux MMORPG (jeux de rôle en ligne) ?

Risque de dépendance = 3 « Oui »
27,5% ont été reconnu en risque d’être « dépendants » sur la base d’un test et ce groupe jouait en moyenne 37 heures par semaine, contre 28 heures pour le reste de la cohorte. L’étude montre que globalement l’état de santé physique et psychologique du groupe « dépendant » était dégradé par rapport aux joueurs non dépendants. Il n’y a pas de lien causal entre jeu et moindre qualité de vie, car la relation « causale » peut être dans une direction ou l'autre, les personnes ayant une moindre qualité de vie pouvant être plus susceptibles de s'adonner au jeu.

Sources :
20.09.11. Rel'ier - la revue de presse. 4 étudiants sur 5 techno-dépendants (The World Unplugged)
20.09.11. Psychomédia. Impacts négatifs de l'addiction aux jeux de rôle en ligne / Emmanuel Haffen (CHU Saint-Jacques à Besançon)

Effets cognitifs de l’usage excessif des nouvelles technologies

Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche au Centre de recherche en neurosciences de Lyon formule l’hypothèse que les smatphones pèsent sur nos capacités attentionnelles en détournant régulièrement notre l'attention du moment présent pour la diriger vers un autre monde d'informations. Le cerveau adapte spontanément ses priorités en fonction du contexte dans lequel la personne se trouve. Mais, avec l’usage du smatphone, le cerveau est placé dans une situation permanente de multitâche, car il « juxtaposent » dans un même espace/temps plusieurs contextes : on peut être au même instant au bord d’une piscine, mais aussi en lien avec ses collègues de travail, et devant l’offre de films proposée par les salles de quartier et devant un « kiosque virtuel à journaux », etc. Chaque contexte s’accompagne d’un ensemble d’informations et surtout de propositions d’action que le sujet va devoir hiérarchiser. L’attention se trouve alors sur-mobilisée et ce travail de sélection conduit à un appauvrissement de l'expérience sensorielle qui est mobilisée par les décisions ou par l’action en cours. 

Alors que les expériences sensorielles les plus complètes surgissent justement dans les moments «en creux» de l'existence, ceux pendant lesquels nous ne sommes pas occupés à accomplir quelque chose et où nous sommes disponibles. Ces moments sont des phases d'écoute et de réceptivité accrue à ce qui nous entoure, ou à ce que nous ressentons. En nous plaçant continûment dans un contexte favorable à l'action, les smartphones ont tendance à éliminer ces « blancs ». Le fait de perdre ces temps d'arrêt handicape notre capacité à apprendre et à mémoriser des informations, ou à trouver de nouvelles idées.

Sources :
03.10.11. Le Figaro. Les smartphones modifient le fonctionnement du cerveau (Jean-Philippe
Lachaux, directeur de recherche, Centre de recherche en neurosciences de Lyon)
05.10.11. Psychomédia. Être connecté en tout temps occupe-t-il trop la pensée?
(Jean-Philippe Lachaux, chercheur à l'Inserm)

Effets des nouvelles technologies sur le fonctionnement cérébral

On sait que la répétition de mouvements (chez le sportif, le pianiste, etc.) va progressivement rendre plus efficace les connexions du circuit nerveux sollicitées par le mouvement. Toute activité répétée va modifiée le fonctionnement cérébral. Sans que l’on puisse déterminer si les effets sont positifs ou négatifs, l’usage répété des nouvelles technologies à de même des effets sur le cerveau, assez nets pour qu’ils soient repérables par les techniques d’imagerie cérébrale.

Dans une étude publiée par Translational Psychiatry, portant sur 154 jeunes de 14 ans - les uns jouant plus de 9 heures par semaine à des jeux vidéos et les autres n’y jouant qu’occasionnellement -, des chercheurs ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour évaluer d’éventuelle différences dans le striatum ventral, une zone du cerveau associée à la récompense et à la prise de décision, étroitement associée à des aspects affectifs et motivationnels du comportement. Les auteurs constatent que la matière grise du striatum ventral est plus développée chez les joueurs fréquents. Il a été aussi corrélé que la performance au jeu et un volume supérieur de grise matière qui rendrait plus rapides à la prise de décision.

Des chercheurs de l'Indiana University School of Medicine ont demandé à 28 hommes (18 à 29 ans) avec une exposition faible pour les jeux vidéo violents au départ de l’étude de jouer à un jeu vidéo de tir. Ils ont été répartis en deux groupes. Les membres du premier groupe ont été invités à jouer pendant 10 heures à la maison pendant une semaine et de s'abstenir de jouer la semaine suivante. Le second groupe n'a pas joué du tout pendant la période de deux semaines. Chaque participant a subi un examen par Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) au début de l'étude, avec des examens de suivi à une et deux semaines. Pendant l'IRMf, les participants ont rempli une tâche d' « interférence émotionnelle », et devaient appuyer sur des boutons en fonction de la couleur de mots présentés visuellement.

Les mots indiquant des actions violentes ont été intercalés avec des mots signifiant une action non-violente. Puis il ont passé un test d’inhibition. Les résultats montrent, qu’après une semaine de jeu violent, les membres du groupe jeux vidéo ont moins d'activation dans le lobe frontal inférieur gauche durant la tâche émotionnelle et moins d'activation dans le cortex cingulaire antérieur pendant la tâche de mesure d’inhibition. Après s’être abstenu de jeu pendant une semaine, ces modifications neurologiques s’atténuent.

Dans une étude auprès de 165 étudiants utilisateurs de Facebook, des chercheurs de l'University College de Londres, de la Barts & London School of Medicine & Dentistry et de l'Université d'Aarhus au Danemark en utilisant des IRM ont cherchés à corréler le nombre de contacts Facebook, le nombre de relations dans le monde réel et la quantité de matière grise dans les régions du cerveau associées à la perception sociale et à la mémoire. L’étude montre une corrélation positive significative entre la taille des réseaux Facebook des participants et la densité de matière grise dans trois régions spécifiques du cerveau (gyrus temporal moyen gauche, sillon temporal droit et cortex entorhinal droit). Par contre, la taille du réseau social dans le monde réel a été positivement associée à la densité de matière grise de l'amygdale droite.

Sources :
23.10.11. Santé Log. Ce que Facebook va changer dans votre cerveau / Proceedings of the Royal Society B (Biological sciences) 2011, October 19, 2011, doi: 10.1098/rspb.2011.1959 Online social network size is reflected in human brain structure.
19.11.11. Santé Log. Les Jeux Vidéo, stimulateurs de matière grise? Translational Psychiatry, 2011 e53; doi:10.1038/tp.2011.53 Published online 15 November 2011 The neural basis of video gaming.
03.12.11. Santé Log. A Jeux Video violents, effets neurologiques négatifs prolongés
Indiana University Violent Video Games Alter Brain Function in Young Men et via Eurekalert (AAAS) Violent video games alter brain function in young men

Le "Text Neck"

Un chiropracteur britannique, Rachael Lancaster, cité par le Telegraph, signale la fréquence de problèmes de pouces et de nuques, chez les utilisateurs excessifs de smartphone. Fréquemment, les utilisateurs penchent la tête en avant, le regard vers le bas, lorsqu’ils s’adonnent à ces activités. La tête humaine pesant en moyenne entre 4,5 et 5,5 kg, le cou et les épaules ont du mal à la soutenir sur une période prolongée. 

D’où l’expression « text neck » pour caractériser ce nouveau mal («neck» signifiant «cou» en anglais). Les symptômes sont multiples: douleurs dans la nuque et au niveau des épaules, maux de tête ou encore gêne dans les bras

Source :
11.10.11. 20 Minutes. Une nouvelle épidémie touche les accros aux smartphones: le «text neck»

L’intelligence : un facteur de vulnérabilité face aux drogues ?

Une étude de l’University College London et du programme UK Clinical Research Collaboration DECIPHer (Cardiff), éditée par le Journal of Epidemiology and Community Health, a été menée auprès de 8.000 personnes nées en 1970, qui avaient été soumis à des test de QI lorsqu'ils avaient cinq ans, puis à 10 ans, et de nouveau interrogés une fois qu'ils avaient atteint les âges de 16 puis 30 ans. Il apparaît que les personnes qui avaient des QI élevés sont plus consommateurs de drogues que la moyenne.Les garçons et les filles de la cohorte qui avaient consommé du cannabis avaient des scores de QI plus élevés en moyenne à 10 ans que ceux qui n’en avaient jamais consommé.

Ceux qui avaient des QI élevés à 5 ans se sont révélé plus fortement consommateurs que les autres, notamment d’amphétamines (+ 46%) et d'ecstasy (+65%). Enfin, à QI égal, une femme a plus de risque qu’un homme de consommer cocaïne et cannabis, plus tard dans sa vie. Pour James White, qui a dirigé cette enquête, la précocité du dépistage validerait un lien de causalité.

Sources :
15.11.11. Le Monde/Blog. Synapses - Les enfants à fort QI risqueraient plus que les autres de tomber dans la drogue
21.11.11. Santé Log. Usage de drogues et Q.I., sont-ils liés?

Médias et société d’hyperconsommation comme facteur incitatif des consommations

Cynthia Fleury, psychanalyste & enseignant-chercheur en philosophie politique, dans une interview à Libération, estime que l’addiction devient la norme sociale. Les individus confronté à un « cahier des charges intenables » recherche dans l’hyperconsommation le moyen d’échapper à l’injonction paradoxale auquelle la société les soumet : « Le cahier des charges est intenable. Il faut être à la fois performant tout en étant d’un calme olympien ; savoir respecter des délais tout en étant pris dans des rythmes qui s’emballent ; être dans l’activité permanente, sinon on passe pour ennuyeux, voire paresseux, ce qui est totalement mal vu dans une société de la performance. Bref, avec un tel cahier des charges, personne ne peut être à la hauteur. Et c’est très angoissant. Alors pour couper à cette angoisse, on prend des substances, on choisit la voie de la jouissance. » Le mal-être qui en résulte est dénié et, précisément, « toutes les addictions sont faites pour contourner ce travail sur soi, l’éviter, le repousser. Il est finalement assez logique, et désolant, de noter que cette société qui fait du narcissisme une industrie, produit des individus addicts au narcissisme, et en même temps, en total déficit narcissique. »

Dans un communiqué de presse, l’alcoolier Diageo - Smirnoff, Johnnie Walker, Baileys, Guiness… - a annoncé la conclusion d’un contrat de partenariat avec Facebook, le 19 septembre 2011.

Diageo affirme que ses publicités sur Facebook ont déjà permis une augmentation de 20% des ventes sur 5 de ses produits phares aux Etats-Unis. Une étude du Centre national sur les addictions et les abus de substances de l’Université de Columbia a constaté une augmentation de l’abus de substances chez les utilisateurs de réseaux sociaux.

Métro fait un reportage sur "Etienne" un jeune homme qui découvre le "Spice" sur Internet. “Le reportage disait que le produit était un parfait dérivé du cannabis, contenait des quantités de THC bien plus importantes, mais que surtout c’était parfaitement légal.” Curieux des propriétés supposées du produit, le jeune homme s’informe sur des forums dédiés. “C’est un peu la magie d’Internet, quand on sait où chercher, on trouve tout sur tout.”

Il en achete sur un site anglais et en reçoit livraison par la poste.

Sources :
02.03.11. Métro. Drogue : "Sur Internet, quand on sait où chercher, on trouve tout"
13.06.11. Libération. «L’addiction devient la norme» (Cynthia Fleury, psychanalyste &
enseignant-chercheur en philosophie politique)
21.10.11. Relierpresse.blogspot. Réseaux sociaux et alcool : un cocktail à risque pour les jeunes

Substances psychoactive : quelle prévention auprès des adolescents ?

Dans un communiqué de presse, l’Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons (IREB) fait le point sur les effets de l’alcoolisation précoce et estime que « la prévention de l’alcoolisation précoce doit débuter à l’école primaire »
L’IREB rappelle qu’au plan épidémiologique, les études en population générale montrent une relation claire entre la précocité des premières consommations d’alcool et le risque de dépendance ultérieure, mais aussi de l’ivresse régulière et de la consommation d’autres substances. Que la neuroimagerie montre un effet direct de la précocité de la consommation sur le cerveau (et donc des fonctions cognitives). Que l’exposition prénatale à l’alcool, première cause acquise de retard mental en France, est également associée à une augmentation importante (environ trois fois plus forte) des troubles ultérieurs liés à l’alcool.
L’IREB estime que la prévention de l’alcoolisation précoce, dans la mesure où celle-ci est associée à des attitudes et comportements apparaissant dès l’enfance, devrait être engagée dès l’âge de l’école primaire et impliquer les éducateurs et les parents.

L'équipe du psycholinguiste Pascal Gygax de l'université de Fribourg (Suisse) a testé les effets de différents messages de prévention auprès de jeunes âgés de 14, 16 et 18 ans exposés à des messages de prévention. L’étude montre que les jeunes ne forment pas un groupe homogène.

A 14 ans, ils semblent moins sensibles aux messages concernant les conséquences à long terme sur leur santé (cancer) ou leur physique (dents jaunies). Chez les plus âgés ces messages ont bel et bien un impact.

En France, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a demandé mercredi de "faire cesser immédiatement toute diffusion" d'une campagne antitabac lancée par l'association Droits des non-fumeurs, la jugeant "de nature à choquer gravement une partie du public". L'association Droits des non-fumeurs, avait lancée une campagne composée de trois affiches qui mettaient en scène de jeunes fumeurs à genoux devant un adulte, dans une position qui évoquait clairement une fellation. De l'adulte on ne voit que le ventre et la main, qui pèse fortement sur la tête du jeune. La légende : "Fumer, c'est être l'esclave du tabac."

Sources :
IREB. Communiqué de presse : La prévention de l’alcoolisation précoce doit débuter à l’école primaire selon les conclusions de dix chercheurs et cliniciens français (PDF, 2 pages)
24.02.10. Le Monde. L'Autorité de la publicité demande l'arrêt d'une campagne antitabac
14.12.11. 20 Minutes Online. Les ados peu sensibles aux photos-chocs
(Etude de l'Université de Fribourg)

Grossesse précoce : quelle prévention ?

Entre 2009 et 2011, le nombre de jeunes qui ont eu un rapport sans contraception avec un nouveau partenaire a augmenté de 111 % en France, passant de 19 % à 40 %. Selon l'inspection générale des affaires sociales, le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) réalisées sur des mineures est en hausse continue : on en dénombrait 10 722 en 2002 et plus de 13 200 en 2006. Mais selon le Pr Nisand ce chiffre est "sous-évalué" et plus proche de "15 000". Il y a 100 000 avortements chez les moins de 25 ans. Des interrogations se portent sur le niveau d’information des jeunes sur la contraception.

A l’occasion de la sortie du film « 17 filles », qui raconte le pacte de 17 jeunes filles par lequel elles s’engagent à tomber rapidement enceinte, le pédopsychiatre, Stéphane Clerget, souligne l’importance, pour la prévention de prendre en compte le « désir inconscient » des jeunes filles : Celles [qui s’exposent au risque d’être enceinte sont] généralement mues par le désir de rompre avec une mère trop fusionnelle: en faisant un enfant, elle donne une nouvelle occupation à leur mère, qui, du coup sera moins présente pour elle. D'autres le font pour combler des carences affectives ou pour vérifier que leur nouveau corps fonctionne bien. On se rend compte également, pour certaines, qu'être mère est un moyen de se construire une identité: c'est notamment le cas des filles en rupture scolaire. A défaut de se construire une identité professionnelle, elles se fabriquent une identité de mère. […]Dresser la liste des conséquences sur les études, les relations sociales n'est pas forcément le meilleur moyen de dissuader une adolescente d'avoir un enfant. Mieux vaut l'encourager à faire du baby-sitting ou suivre une formation pour devenir animatrice dans un centre de vacances. Elle peut ainsi vivre ce désir d'enfant, sans pour autant en faire.

Cela lui permettra également d'avoir le sentiment d'être responsabilisée. Les parents peuvent également dresser un emploi du temps des mères lycéennes pour leur montrer les difficultés d'un tel statut. Je crois qu'enfin, on néglige trop la prévention auprès des garçons. Il faut leur répéter que tout homme qui accepte un rapport non-protégé encourt le risque de devenir père. Les adolescents n'en ont pas forcément conscience: ils pensent généralement que la contraception est une affaire féminine. »

La LMDE, mutuelle nationale étudiante, et la Mutuelle générale de l'éducation nationale, la MGEN, dans un appel aux pouvoirs publics lancé le 18 octobre pointe la question de l’accessibilité de la contraception : « l'assurance-maladie prend insuffisamment en charge les contraceptifs, l'éducation sexuelle n'est que trop rarement enseignée à l'école. » Une proposition de loi de la députée UMP Bérengère Poletti propose un accès anonyme et gratuit à la contraception pour les mineures qui souhaitent garder secret leur traitement. Pour ce, les professionnels de santé devront établir une facturation spécifique, afin que l'Assurance-maladie rembourse une prescription qui ne sera pas mentionnée sur le décompte de remboursement des parents de la jeune fille mineure.

Sources :
26.09.11. Bigbrother.blog. Le Monde. Contraception – En France, comme en Grande-Bretagne les jeunes ne seraient pas assez informés
18.10.11. Le Monde. Deux mutuelles dénoncent un recul de l'accès à la contraception et à l'IVG
13.11.11. Santé. Le Figaro. La pilule anonyme et gratuite revient en débat
14.12.11. L'Express. 17 filles: "Etre mère est un moyen de se construire une identité" (Le pédopsychiatre, Stéphane Clerget).