Les chercheurs dirigés par l’Université de l’Alabama de Birmingham ont affiné et validé un nouveau cadre pour diagnostiquer une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), identifiant les individus à risque de résultats respiratoires graves qui ne respecteraient pas les seuils de diagnostic actuels.
La MPOC affecte environ 392 millions de personnes dans le monde et reste une cause invalidité et de la mortalité. La pratique diagnostique standard dépend fortement de l’obstruction du débit d’air mesuré via la spirométrie, avec un volume expiratoire forcé en une seconde à un rapport de capacité vital forcé inférieur à 0,70 comme seuil déterminant. Plusieurs études ont montré que cette approche ne détecte pas des anomalies structurelles importantes et des individus symptomatiques qui ne respectent pas cette coupure numérique.
Des études d’imagerie ont révélé que les individus sans obstruction du débit d’air peuvent encore présenter un épaississement de l’emphysème ou de la paroi bronchique. Beaucoup de ces personnes, en particulier celles qui ont des antécédents de tabagisme, signalent également des symptômes respiratoires et une mauvaise qualité de vie.
Les directives existantes reconnaissent les symptômes et les anomalies de l’imagerie mais ne les ont pas intégrées dans une structure diagnostique cohésive. Les appels à un modèle multidimensionnel plus inclusif sont restés en grande partie non satisfaits.
Dans l’étude, «une approche diagnostique multidimensionnelle pour la maladie pulmonaire obstructive chronique», publiée dans Jamales chercheurs ont mené une étude de cohorte pour déterminer si un schéma de diagnostic incorporant des symptômes respiratoires et des résultats de tomodensitométrie (CT) à la poitrine identifieraient des personnes supplémentaires atteints de MPOC et prédisent de moins bons résultats.
Deux cohortes majeures ont été incluses. Copdgene a inscrit 10 305 participants à 21 sites aux États-Unis entre 2007 et 2011, avec un suivi jusqu’en 2022. Cancold a inscrit 1 561 participants sur neuf sites au Canada entre 2009 et 2015, avec un suivi jusqu’en 2023.
Les participants ont subi une spirométrie et une imagerie CT thoracique. Les chercheurs ont utilisé un cadre diagnostique avec deux chemins: une catégorie majeure basée sur l’obstruction du débit d’air plus au moins un critère mineur et une catégorie mineure nécessitant trois des cinq critères mineurs. Les critères mineurs comprenaient l’emphysème visuel, l’épaississement des paroi des voies respiratoires, la dyspnée, la bronchite chronique et la mauvaise qualité de vie respiratoire.
Parmi 9 416 participants à CopdGene avec des données complètes, 811 individus sans obstruction du débit d’air ont été nouvellement classés comme ayant une MPOC en fonction des seuls critères mineurs. Les individus de ce groupe ont connu une mortalité toutes causes confondues (rapport de risque ajusté 1,98), une mortalité respiratoire accrue (rapport de risque 3,58), des exacerbations plus fréquentes (rapport taux d’incidence 2,09) et un volume expiratoire forcé plus rapide en une seconde baisse que ceux sans MPOC.
Dans la cohorte canadienne de Cancold, 48 des 685 participants (7,0%) sans obstruction du débit d’air ont été nouvellement classés comme ayant une MPOC sous la voie des critères mineurs, tandis que 105 des 656 participants (16,0%) qui ont montré une obstruction spirométrique ont été reclassifiés comme n’ayant pas de MPOD.
Le groupe nouvellement diagnostiqué a connu un taux d’exacerbation plus élevé (ratio de taux d’incidence ajusté 2.09), mais leur mortalité toutes causes confondues ne différait pas significativement des participants sans MPOC pendant le suivi.
Les auteurs de l’étude concluent que les anomalies pulmonaires structurelles et les symptômes respiratoires prédisent des résultats moins élevés même lorsque la spirométrie reste normale. Leur schéma multidimensionnel ancre toujours le diagnostic de la spirométrie chaque fois que l’obstruction du débit d’air est présente, mais elle permet également aux cliniciens de confirmer la MPOC via la voie des critères mineurs de symptômes concordants et de résultats d’imagerie.
Les implications potentielles sur la santé publique comprennent un changement dans la façon dont les cliniciens identifient, surveillent et interviennent dans les cas précoces ou atypiques de MPOC. L’équité diagnostique peut également s’améliorer, en particulier chez les noirs, qui présentent souvent l’emphysème sans obstruction spirométrique et ont été historiquement sous-diagnostiqués.