Les preuves du spectre de la maladie défie la classification traditionnelle

La dyspepsie fonctionnelle (FD) et la gastroparésie (GP) sont des troubles gastro-intestinaux souvent gérés comme des conditions distinctes. La FD est classée comme un trouble de l’interaction intestinale-cerveau (DGBI), caractérisée par des symptômes tels que la satiété précoce, la plénitude postprandiale et la douleur épigastrique sans anomalies structurelles.

En revanche, GP est un trouble neuromusculaire diagnostiqué sur la base d’une vidange gastrique retardée (GE), présentant généralement des nausées, des vomissements, des ballonnements et des douleurs abdominales. Cependant, une revue récente dans egastroentérologie remet en question la distinction traditionnelle entre ces conditions, suggérant qu’ils peuvent représenter un continuum de la même maladie plutôt que deux entités distinctes.

Une conclusion majeure dans cette revue est le chevauchement significatif des symptômes entre FD et GP. Bien que les nausées et les vomissements soient plus souvent associés à GP, ils pourraient se présenter dans FD, bien qu’avec moins de fréquence. À l’inverse, la douleur épigastrique et la combustion, la plénitude postprandiale et les ballonnements sont les symptômes prédominants associés à la FD, mais sont également fréquemment rapportés dans GP. Des outils de diagnostic tels que la scintigraphie de vidange gastrique, l’étalon-or pour le diagnostic de GP, révèle que jusqu’à 37% des patients FD présentent un certain degré de rétention gastrique, brouillant la frontière entre les deux troubles.

Cette revue explore le chevauchement des mécanismes physiopathologiques sous-jacents de la FD et du GP, y compris l’hypersensibilité viscérale, l’adaptation gastrique altérée, l’inflammation de bas grade, les altérations du microbiote intestinal et les composants auto-immunes potentiels. . Il souligne en outre la perte de cellules interstitielles de Cajal (ICC), qui régulent la motilité gastrique dans les sous-groupes de patients FD et GP, suggérant un dysfonctionnement partagé dans le contrôle neuromusculaire gastrique.

Une autre découverte clé est le rôle potentiel du microbiome intestinal. Les données émergentes suggèrent que les altérations gastriques et duodénales du microbiote peuvent être liées à la FD, tandis que le rôle du microbiote dans GP reste sous-exploré. L’étude met l’accent sur la nécessité de poursuivre les recherches sur les signatures microbiennes qui pourraient servir de biomarqueurs ou de cibles thérapeutiques pour les deux troubles.

Les implications thérapeutiques de cette recherche sont profondes. Les traitements actuels pour FD et GP sont souvent inefficaces en raison de la nature hétérogène de ces conditions. Comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-jacents peut conduire à des stratégies de traitement plus individualisées.

Les neuromodulateurs, les procrétiques et les interventions alimentaires couramment utilisées pour la FD peuvent être prometteurs pour les patients GP et vice versa. De plus, de nouvelles thérapies ciblant l’inflammation duodénale et la modulation du microbiote intestinal pourraient offrir de nouvelles voies pour le traitement de la FD.

Repenser la dyspepsie fonctionnelle et la gastroparésie: une maladie ou un spectre?

L’un des aspects les plus convaincants de l’étude est son potentiel pour influencer les futurs critères de diagnostic. L’approche actuelle repose principalement sur les symptômes et les tests de vidange gastrique, qui ne saisissent pas la complexité totale de ces troubles. Les auteurs préconisent un système de classification raffiné qui explique la physiopathologie partagée, permettant un diagnostic et un traitement plus précis.

L’étude met également en évidence le fardeau économique de la FD et du GP. Les patients souffrant de ces conditions subissent souvent des réductions importantes de la qualité de vie, ce qui entraîne une utilisation accrue des soins de santé et une perte de productivité. Par exemple, le coût moyen des soins de santé annuelle moyen d’un patient diabétique GP aux États-Unis dépasse 50 000 $, tandis que pour les cas idiopathiques, il est d’environ 30 000 $. Une compréhension plus claire des mécanismes de la maladie et des stratégies thérapeutiques améliorées pourrait aider à réduire ce fardeau en permettant une gestion plus efficace.

Dans l’ensemble, cette revue remet en question la dichotomie de longue date entre FD et GP. En encadrant ces troubles dans le même spectre, les chercheurs espèrent stimuler les innovations dans le diagnostic et le traitement, améliorant finalement les résultats pour les patients touchés par ces troubles gastro-intestinaux chroniques.

Des recherches futures sont nécessaires pour identifier les biomarqueurs qui peuvent distinguer la FD du GP et confirmer leur position sur un spectre de la maladie. Des études à grande échelle examinant le rôle des interactions intestinales, des réponses immunitaires et de la prédisposition génétique sont nécessaires pour affiner les approches diagnostiques et thérapeutiques.

Fourni par le premier hôpital de l’Université Jilin