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Reynaud : L'addiction est-elle une maladie de cerveau ?

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par RVH Synergie, 10 years ago
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addiction

Voir la vidéo sur le site de l'Université de Poitiers, 01:02:21
Intervention du Pr. Michel Reynaud (Université Paris Sud et hôpital Paul Brousse), à l'occasion des 3ème journée universitaire inter régionale d'addictologie Poitou-Charentes, région centre et limousin.
Il "répond" à la question : "l'addiction est-elle une maladie du cerveau ?" en utilisant à plusieurs reprises la métaphore de l'amour...
Michel Reynaud aborde d'abord la question de l'évolution des concepts en addictologie (du péché au fléau social, l'approche bio-psycho-sociale, à l'addiction qui introduit une dimension pulsionnelle et qui a permis d'introduire les notions d'abus, d'usages nocifs et à risques, l'approche neurobiologique).
Depuis les années 90, les connaissances neurobiologiques progressent (circuits dopaminergiques liés à la motivation et au plaisir, circuit de récompense, activation des pulsions à consommer par la stimulation mnésique ou par le stress) et suggèrent des modèles qui éclairent l'addiction comportementale.
Si l'addiction est bien, en un sens, une "maladie du cerveau", elle ne peut se comprendre sans prises en compte des caractéristiques des produits, des caractéristiques singulières de l'individu et de son contexte d'existence, caractéristiques qui font que certains sont plus vulnérables que d'autres.
Il a rendu le 7 juin 2013, à Mme Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie), le rapport collectif qu’il a présidé et coordonné sur la question des addictions et intitulé "les dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages". Le rapport appel au développement d'une politique des addictions dégagées des idéologies et s'appuyant sur des données scientifiques. L'enjeu est de réduire les dommages en promouvant l'intervention précoce (notamment en direction des jeunes, des précaires, des femmes enceintes, des malades, des détenus...), en prenant la mesure des dommages sanitaires et sociaux de l'alcool (contrôle de la publicité sur l'alcool sur Internet), en diversifiant l'offre de soin en prenant en compte les demandes des patients.