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Le Flyer N°41, Février 2011
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Introduction | ||
Fumer du cannabis réduit les douleurs neuropathiques chroniques et améliore également le sommeil, selon une étude publiée aujourd’hui dans le Journal de l’Association Médicale Canadienne. |
Une inhalation unique de 25 mg d’herbe de cannabis contenant 9,4 % de tétrahydrocannabinol 3 fois par jour pendant 5 jours a suffit pour obtenir ces résultats, a déclaré Mark A. Ware, du Centre universitaire de santé McGill, de Montréal, au Canada, auteur principal de l’étude, au cours d’un entretien accordé au Medscape Medical News. |
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Peu de recherches et des propriétés connues de longue date | ||
« Il y a bien longtemps que les patients disent que le cannabis les aide à contrôler leurs douleurs », affirme le Dr. Ware. « À l’époque où nous avons obtenu le financement et commencé l’essai, aucun essai clinique n’avait encore établi ce fait ni même fait des recherches à ce sujet. » |
grands pas, apportant une explication scientifique possible aux propriétés analgésiques des cannabinoïdes », ajoute-t-il. « Nous avions donc ces 2 principaux soutiens. De plus, au Canada, à cette époque, les conditions étaient telles que nous avons pu réunir suffisamment de fonds pour réaliser des études sur ce sujet. » |
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Méthodologie | ||
L’étude a été réalisée sur 21 personnes de plus de 18 ans (âge moyen : 45,4 ans) souffrant de douleurs neuropathiques post-traumatiques ou post-chirurgicales depuis au moins 3 mois. Les doses de cannabis (4 doses différentes : 0 %, 2,5%, 6 % et 9,4 % de tétrahydrocannabinol) leur ont été attribuées de façon aléatoire, sur 4 périodes, selon un schéma croisé. Chaque période durait 14 jours et se déroulait comme suit : 5 jours de consommation de cannabis suivis d'une période d'interruption de 9 jours. Pour l’administration, les doses de cannabis étaient fumées en une inhalation unique à l’aide d’une pipe en titane. |
Les patients s’administraient eux-mêmes la première dose de chaque période, sous surveillance, en respectant le schéma suivant : allumer le cannabis qui se trouve dans la pipe, inhaler pendant 5 secondes, garder la fumée dans les poumons pendant 10 secondes puis expirer. Les participants ont été autorisés à poursuivre leur traitement habituel ainsi qu’à utiliser du paracétamol en cas d’accès de douleur. L’intensité des douleurs a été mesurée sur une échelle d’appréciation numérique numérotée de 0 (« aucune douleur ») à 10 (« la pire douleur possible »). |
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Résultats | ||
L’étude a révélé que la plus forte dose de cannabis était la plus efficace pour réduire les douleurs. L’intensité moyenne des douleurs quotidiennes s’élevait à 5,4 avec le cannabis à 9,4 % de tétrahydrocannabinol contre 6,1 avec le placebo (intervalle de confiance de 95 %, 0,02 – 1,4 ; P = 0,023). |
La dose la plus élevée a également soulagé l’anxiété et la dépression par rapport à la dose placebo. " On craignait que les participants sachent immédiatement s’ils fumaient du cannabis en raison des puissants effets psychotropes de la substance, mais nos résultats ne confirment pas cette théorie », remarque le Dr. Ware. « En fait, ils montrent que les essais contre placebo à court terme portant sur l’herbe de cannabis sont réalisables. » |
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Un sujet d'étude à développer | ||
Il aimerait que cette étude soit un élément déclencheur d’autres études sur le cannabis et le soulagement des douleurs. « Des études de ce genre peuvent être réalisées. La nôtre s’est révélée difficile à réaliser parce que c’était la première fois qu’on faisait quelque chose de ce genre. Nous nous engagions dans une direction nouvelle en ce qui concerne les réglementations mais c’est possible. Maintenant qu’on l’a fait une fois, ce n’est plus aussi difficile de le refaire. Donc, nos résultats laissent entrevoir la possibilité de prolonger l'étude sur une plus longue durée, ou de pouvoir se pencher sur les questions de l’innocuité, et ainsi de suite. Il est possible de réaliser un essai scientifique. Les opinions politiques ne devraient pas entrer en ligne de compte. Il s’agit seulement de l’application rigoureuse d’une démarche scientifique » déclare le Dr. Ware. |
Le docteur en médecine Henry J. Mac Quay, du Balliol College d’Oxford, au Royaume-Uni, a déclaré que les auteurs de l’étude devraient recevoir les félicitations qu’ils méritent pour s'être attaqués à cette question, à savoir si le cannabis contribue à soulager les douleurs neuropathiques, « plus particulièrement au vu des obstacles réglementaires s’opposant à cet essai qui ont dû être un véritable cauchemar. » Il conclut en affirmant que l’étude « vient augmenter le nombre d’éléments prouvant que le cannabis peut soulager certains patients actuellement victimes de terribles souffrances. »
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