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Premiers résultats de l'étude HEPCORT : prévalence du VHC en médecine de ville pour les patients sous TSO

COMMUNIQUÉ DU COMITÉ SCIENTIFIQUE DE L'ÉTUDE HEPCORT - PREMIERS RÉSULTATS :
PRÉVALENCE DE L'HÉPATITE C EN MÉDECINE DE VILLE POUR LES PATIENTS SOUS TSO


En décembre 2011, l’étude Hepcort a démarré. 48 médecins ont inclus près de 750 patients recevant un traitement par buprénorphine haut dosage (Subutex ou générique) et par méthadone.

Cette étude, financée par les Laboratoires Bouchara-Recordati, a pour but de suivre une cohorte de patients pendant 3 ans, séronégatifs au VHC, afin de mesurer les taux de séroconversions dans les deux groupes, et confirmer ainsi l’effet protecteur des TSO sur cet aspect du traitement de substitution opiacé.
Préalablement à l’entrée des patients dans l’étude, les médecins ont utilisé un registre d’inclusion. Pendant la période d’inclusion, 10 à 45 jours selon les médecins, tous les patients étaient recensés dans ce registre, permettant au final de n’inclure que les patients séronégatifs au VHC dans Hepcort.

Une majeure partie des patients a effectué un test Oraquick VHC (Test rapide d’orientation diagnostique), pour confirmer la séronégativité ou la séropositivité connue par le médecin et/ou le patient.

C’est l’analyse des registres d’inclusion qui est rapportée ici. 1 234 patients ont pu être interrogés et en partie testés.
Le premier constat qui peut être fait est que le statut sérologique des patients est bien connu des médecins et des patients. A quelques exceptions près, le test Oraquick a confirmé la séronégativité connue ou estimée. Pour les séropositifs au VHC, dans un grand nombre de cas (357), le test Oraquick n’a pas été réalisé, car le statut sérologique était connu du médecin et/ou du patient.

Cette analyse ne peut donc se prévaloir de la rigueur nécessaire pour avancer avec certitude un chiffre de prévalence mais le croisement des données (résultats du test Oraquick, connaissance du statut sérologique) permet d’estimer à 26% le taux de prévalence de l’hépatite C dans cette population de patients suivis en médecine de ville et bénéficiant d’un MSO.

Les posologies moyennes dans cette étude sont les suivantes :

• 9,32 mg/jour pour les patients sous BHD (594 patients)
• 68,76 mg/jour pour les patients sous méthadone (639 patients)

Il n’y pas d’écart significatif dans la posologie moyenne des différentes tranches d’âge (BHD ou méthadone).

L’analyse par tranche d’âge montre un écart très important dans la prévalence au VHC. Ainsi, sur la base du statut connu du médecin et/ou du patient, environ :
• 50% de VHC+ chez les plus de 40 ans
• 18% chez les 35-39 ans
• 7% pour les moins de 30 ans et pour les 30-34 ans

A noter que plus d’un tiers des patients (482) a plus de 40 ans et la moyenne d’âge de cette population est de presque 38 ans.
Il n’y a pas d’écart significatif de prévalence selon le MSO dans cette analyse, 28% de VHC connu par le médecin dans le groupe méthadone et 25% dans le groupe BHD.

Par ailleurs, la prévalence, connue par le médecin et/ou le patient, est différente selon les régions.

Comme attendu, elle est plus élevée en Ile-de-France (≈40%) et dans le sud-est (≈35%). Elle est la plus basse au nord-est et nord-ouest de la France (≈21%). Elle correspond à la moyenne nationale dans le sud-ouest (≈26%).

Il est à noter que la région parisienne et le sud-est ne représentent à elles deux que 300 patients (dont seulement 105 en région parisienne). Le poids de la prévalence plus élevée dans ces deux régions aurait probablement influencé à la hausse la moyenne nationale, si les patients y avaient été plus nombreux.

La posologie moyenne des patients VHC + est supérieure à celle des patients VHC - : (75,19 vs. 66,37 mg/jour pour la méthadone, 10,23 vs. 8,98 mg/jour pour la buprénorphine) confirmant des données cliniques précédentes (Sarz Maxwell Correlation between hepatitis C serostatus and methadone dose requirement in 1,163 methadone-maintained patients Heroin Add & Rel Clin Probl 2002; 4(2): 5-10 Research report).

Quelques biais d’analyse méritent d’être soulignés avant tout interprétation des données. Les médecins recrutés dans cette étude sont des médecins connus pour accompagner de nombreux patients bénéficiant de MSO (méthadone ou BHD), condition nécessaire pour participer à l’étude (recrutement de 10 à 20 patients). Une partie non négligeable d’entre eux a une pratique ancienne dans le suivi de patients et/ou une activité partielle en CSAPA. Cela étant dit, l’analyse des registres d’inclusion préalable à l’entrée des patients dans l’étude Hepcort permet :

Une estimation aux alentours de 26% de la prévalence de l’hépatite C en médecine de ville, pour les patients sous MSO, pouvant aller jusqu’à 28-29% si les patients ayant été analysés étaient répartis harmonieusement par région.
• De confirmer que la population la plus touchée par le VHC a un âge supérieur à 40 ans.
D’identifier que les régions les plus touchées sont la région parisienne et le sud-est.
• D’établir que la population bénéficiant d’un MSO en ville a en moyenne 38 ans.

 

Ces données ont été communiquées par le Dr Xavier AKNINE, président de l’ANGREHC et membre du comité scientifique d’Hepcort, lors du séminaire ANRS des 3 et 4 mai 2012 à Paris.

La prochaine étape sera une analyse plus fine des 750 patients inclus dans Hepcort avec des données socio-démogaraphiques, médicales (antécédents) et relatives aux modes de consommation.

 

Les membres du Comité Scientifique :
Pr Jean-Pierre BRONOWICKI, Dr Xavier AKNINE, Dr Maroussia WILQUIN, Dr Laurent MICHEL, Dr Philippe VENTROU.

 

Les médecins du Comité Scientifique ne perçoivent, ni de Bouchara-Recordati ni de Meridian Biosciences (qui commercialise le test Oraquick VHC) ni d’aucune société, une quelconque rémunération liée à leur participation à ce comité. Les Drs Ventrou et Aknine sont investigateurs dans l’étude Hepcort et percevront à ce titre les honoraires liés au remplissage des cahiers d’observation.

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·        Une estimation aux alentours de 26% de la prévalence de l’hépatite C en médecine de ville, pour les patients sous MSO, pouvant aller jusqu’à 28-29% si les patients ayant été analysés étaient répartis harmonieusement par région.

·        De confirmer que la population la plus touchée par le VHC a un âge supérieur à 40 ans.

·        D’identifier que les régions les plus touchées sont la région parisienne et le sud-est. 

·        D’établir que la population bénéficiant d’un MSO en ville a en moyenne 38 ans.