Les pays de l’UE veulent interdire de fumer et de vapoter à l’extérieur

Les pays de l’UE s’apprêtent mardi à faire pression en faveur de règles antitabac plus strictes, en soutenant l’interdiction de fumer et de vapoter dans de nombreux espaces extérieurs, notamment sur les terrains de jeux et les terrasses des cafés.

Une recommandation invitant les États membres à lutter contre la fumée secondaire – et les vapeurs – sera sur la table lors de la réunion des ministres de la Santé des 27 pays du bloc à Bruxelles.

Il est probable qu’il soit approuvé, selon des sources diplomatiques, malgré les divisions politiques sur la question, comme en témoigne la semaine dernière lorsque le Parlement européen a voté contre un texte similaire.

La recommandation serait non contraignante, dans la mesure où la santé relève de la compétence de chaque État membre.

Mais cela donne une indication des politiques que les gouvernements pourraient poursuivre à l’avenir pour tenter de réduire les décès et les maladies liés à la fumée.

Suite à une première proposition de la Commission européenne en septembre, un projet de document appelle les pays de l’UE à étendre les restrictions en vigueur sur les cigarettes afin de couvrir les « produits émergents », tels que les appareils à tabac chauffés et les cigarettes électroniques, de plus en plus populaires auprès des jeunes.

Les gouvernements devraient « assurer une protection efficace » contre les aérosols émis par ces substances dans les environnements intérieurs tels que les bureaux et les bâtiments publics.

Une telle protection devrait également être accordée dans certaines zones extérieures, indique-t-il.

En pratique, cela signifie qu’il est interdit de fumer dans des lieux tels que les piscines, les plages, les zoos, les bars sur les toits et les terrasses des restaurants.

« Violation de la liberté individuelle »

Cette initiative intervient alors que l’UE vise à réduire sa population fumeuse d’environ 25 pour cent aujourd’hui à moins de 5 pour cent du total d’ici 2040, dans le cadre de son « Plan pour vaincre le cancer ».

On estime que le tabagisme tue plus de huit millions de personnes dans le monde chaque année, dont environ 1,3 million de non-fumeurs exposés à la fumée secondaire, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les émissions des cigarettes électroniques contiennent également généralement de la nicotine et d’autres substances toxiques nocives, y compris pour les fumeurs passifs, selon l’OMS.

Mais traiter le tabagisme et le vapotage de la même manière est controversé.

Dans une déclaration commune consultée par l’AFP, l’Italie et la Roumanie ont déclaré que les appels à l’interdiction du vapotage en extérieur manquaient de fondement scientifique et n’auraient pas dû être inclus dans la recommandation.

Les deux pays devraient néanmoins soutenir le texte, selon une source diplomatique.

Le Parlement européen a voté la semaine dernière contre une résolution sur le même sujet, après que les législateurs de droite ont adopté des amendements visant à différencier les produits du tabac traditionnels des appareils électroniques.

Cela a suscité l’ire de la gauche, qui avait soutenu le texte original mais rejeté sa version édulcorée.

« Nous considérons l’interdiction de fumer à l’extérieur comme une violation de la liberté individuelle », a déclaré Pietro Fiocchi, député du groupe d’extrême droite ECR, dans un communiqué.

La résolution parlementaire, qui n’aurait eu qu’une valeur symbolique, a été rejetée par 378 voix contre et seulement 152 pour.