La surveillance des eaux usées pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens s’avère plus efficace que les tests individuels

Les maladies d’origine hydrique touchent chaque année plus de 7 millions de personnes aux États-Unis, selon les Centers for Disease Control and Prevention, et coûtent plus de 3 milliards de dollars à notre système de santé. Mais ils n’ont pas un impact égal sur tout le monde.

Une collaboration à l’échelle du campus utilise la surveillance des eaux usées comme stratégie essentielle dans la lutte contre les maladies qui se propagent par l’eau, telles que la légionelle et la shigelle. Les maladies les plus difficiles à combattre sont celles qui présentent une résistance aux antimicrobiens, c’est-à-dire qu’elles sont capables de survivre face aux antibiotiques destinés à les tuer.

Un article récent publié dans Eau naturelle offre un aperçu encourageant : la surveillance des eaux usées pour détecter les indicateurs de résistance aux antimicrobiens s’avère plus efficace et plus complète que le test des individus. Cette approche détecte non seulement plus efficacement la résistance aux antimicrobiens, mais révèle également son lien avec les facteurs socio-économiques, qui sont souvent des facteurs clés de la propagation de la résistance.

L’équipe collabore à travers Virginia Tech avec des experts tels que Leigh-Anne Krometis en ingénierie des systèmes biologiques et Alasdair Cohen et Julia Gohlke en sciences de la santé des populations pour se concentrer sur le service aux communautés rurales où les problèmes sont les plus aigus.

À l’échelle mondiale, les communautés à revenu faible ou intermédiaire sont les plus touchées par les maladies infectieuses et les défis liés à la résistance aux antimicrobiens. La surveillance des eaux usées pourrait changer la donne pour remédier à ces disparités. Cette méthode donne non seulement un aperçu de la résistance aux antimicrobiens au niveau communautaire, mais révèle également comment les facteurs socio-économiques sont à l’origine du problème.

Le stage de recherche de la National Science Foundation se concentre sur l’avancement de la surveillance des eaux usées pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Ce travail fait partie intégrante d’efforts plus larges menés par Vikesland et le programme du Fralin Life Sciences Institute pour la surveillance et le contrôle environnementaux technologiques permettant de détecter et de surveiller les menaces sanitaires d’origine hydrique.

L’étude a analysé les données de 275 échantillons de matières fécales humaines provenant de 23 pays et de 234 échantillons d’eaux usées urbaines provenant de 62 pays afin d’étudier les niveaux de gènes de résistance aux antibiotiques. Des données socio-économiques, notamment des indicateurs de santé et de gouvernance issus des bases de données de la Banque mondiale, ont été intégrées pour explorer les liens entre les gènes de résistance aux antibiotiques et les facteurs socio-économiques.

Le groupe a utilisé l’apprentissage automatique pour évaluer l’abondance des gènes de résistance aux antibiotiques par rapport aux facteurs socio-économiques, révélant ainsi des corrélations significatives. Les méthodes statistiques ont confirmé la conclusion selon laquelle la variation des gènes de résistance aux antibiotiques au sein d’un pays était plus faible qu’entre les pays.

Dans l’ensemble, les résultats de l’équipe montrent que la surveillance des eaux usées apparaît comme un outil puissant dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Elle a même le potentiel de protéger plus efficacement les communautés vulnérables.