Et si la prévention contre Alzheimer commençait par un geste si simple qu’on l’ignore ?
Une nouvelle étude menée par une équipe de neurologues britanniques pourrait bien changer notre regard sur la mémoire et le vieillissement.
Alors que plus de 1,2 million de personnes sont touchées par des troubles cognitifs en France — et que ce chiffre pourrait doubler d’ici 2050 — les chercheurs cherchent des solutions simples, accessibles et quotidiennes pour ralentir l’apparition de la maladie.
Et parmi les facteurs étudiés, un geste revient systématiquement avec des effets positifs sur le cerveau, même à un âge avancé.
Un rituel sous-estimé… mais très puissant
Le geste en question ?
Lire à voix haute.
Quelques minutes par jour, chez soi, sans matériel particulier, sans programme complexe.
“La lecture à voix haute stimule des zones du cerveau que la lecture silencieuse n’active pas”, explique le Dr Emily Foster, neuropsychologue à Cambridge.
“Elle engage la mémoire de travail, le langage, la prononciation, la concentration… et même l’audition. C’est une gymnastique complète pour le cerveau.”
Selon plusieurs études croisées publiées dans The Lancet Neurology, lire à voix haute régulièrement — même de courts textes — renforcerait les connexions neuronales, tout en ralentissant le déclin des fonctions exécutives (prise de décision, planification, attention).
Pourquoi ça fonctionne vraiment
Contrairement à la lecture classique ou aux mots croisés, la lecture orale active à la fois l’expression, l’écoute et la compréhension.
Les bénéfices sont encore plus forts si l’on varie les textes (poésie, journaux, dialogues) ou si l’on lit pour quelqu’un d’autre — un enfant, un conjoint, un voisin.
Parmi les avantages identifiés :
- Stimulation simultanée des deux hémisphères cérébraux
- Renforcement de la mémoire auditive et verbale
- Réduction du stress, qui favorise la neurodégénérescence
- Effet social positif si le geste est partagé
“C’est un geste modeste, mais il peut faire une réelle différence s’il est pratiqué tous les jours, comme une hygiène de vie cognitive”, affirme le Dr Foster.
À quel moment commencer ?
Le plus tôt possible.
Mais même après 60 ans, les effets sont mesurables, selon les chercheurs.
L’idéal ? Lire à voix haute 10 minutes par jour, de préférence le matin ou avant de dormir.
Et pour ceux qui ont des troubles légers déjà installés, cette habitude permettrait de ralentir l’évolution de la maladie, tout en restaurant une forme de plaisir et de confiance en soi.