Communiqué des Laboratoires Bouchara-Recordati |
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Le Flyer N°47, mai 2012 |
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Une interaction qui provoque un syndrome de sevrage opiacé | ||
La mise sur le marché des gélules de méthadone en avril 2008 a été accompagnée d’un Plan de Gestion des Risques avec notamment, pour les 2 formes (sirop et gélule), un suivi national de pharmacovigilance renforcé. Les bilans réalisés périodiquement ont fait apparaître des cas d’interactions médicamenteuses entre la naltrexone et la méthadone. Il s’agissait de prescriptions de naltrexone (en traitement de la dépendance à l’alcool) pour des patients bénéficiant d’un traitement par la méthadone. Elles ont provoqué, le jour même, un syndrome de sevrage opiacé ayant fait l’objet de déclarations de pharmacovigilance. |
Cette interaction est connue. Elle est la conséquence de la compétition des 2 molécules sur les mêmes récepteurs opiacés mu, qui se traduit par un défaut de fixation de la méthadone sur ces récepteurs, voire d’un déplacement de la méthadone déjà fixée sur les récepteurs. La survenue du syndrome de manque est immédiate. |
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Une contre-indication stricte | ||
Dans le cadre de mesures de minimisation des risques inscrites dans la mise à jour du Plan de Gestion des Risques d’octobre 2011, l’Afssaps a demandé aux Laboratoires Bouchara-Recordati de rappeler aux professionnels de santé, en particulier par l’intermédiaire d’articles dans les revues spécialisées, l’existence de cette interaction. Celle-ci fait désormais l’objet d’une contre-indication stricte dans les Résumés des Caractéristiques des Produits. Pour éviter l’apparition brutale de syndrome de manque chez les patients traités par la méthadone, il est impératif que les médecins et les pharmaciens communiquent entre eux sur les traitements déjà entrepris. Il faut également conseiller les patients pour qu’ils informent tout médecin consulté par ailleurs (alcoologue dans ce cas présent) de l’existence du traitement par la méthadone. |
C’est également le cas pour des patients devant être hospitalisés (accouchement, opération chirurgicale…) et pouvant recevoir un traitement par nalbuphine (Nubain®), dont les conséquences sont les mêmes en termes d’apparition d’un syndrome de manque. Les médecins alcoologues mettant en œuvre des traitements pour le traitement de la dépendance à l’alcool, doivent rechercher la possibilité d’un traitement par la méthadone, notamment pour des patients potentiellement poly-dépendants. Les cas d’interactions médicamenteuses (comme tout effet indésirable grave ou inattendu) doivent faire l’objet d’une déclaration auprès du CRPV (Centre Régional de Pharmacovigilance) ou des Laboratoires Bouchara-Recordati (01 45 19 10 00). |