SYNERGIE - Réseau Ville Hôpital

La CDAG du CH de Gonesse

PATHOLOGIES INFECTIEUSES VIH - VHC, MIGRATION ET PRECARITE
Activité de le CDAG du CH de Gonesse présentée par le Dr Eric Vandemeulebrouck

Correspondances, automne 2005
 
Forte prévalence des infections virales chez les migrants

Le CDAG du CH de Gonesse a une forte activité : 1200 dépistage par an environ, avec une vingtaine de tests séropositifs VIH, soit un taux de 2%. Ce taux est près de quatre fois supérieur à la moyenne des CDAG. Ce taux élevé s’explique par des spécificités de l’Est du Val d’Oise, en premier lieu la forte présence de migrants originaires  d’Afrique de l’Ouest et du centre.

Le taux important de positifs au VHC (1,4%) s’explique d’une part par la forte prévalence du VHC chez les UD, mais aussi par la sur-infection de populations migrantes (Afrique centrale, Egypte, Pakistan).
 

Les raisons de cette prévalence restent mal connues : infections nosocomiales liées aux vaccinations de masse est probable en Égypte, diffusion de l’injection de l’héroïne au Pakistan –zone de production-, pratiques de scarification.

Le taux de VHB (5,7%) est de même élevé, en particulier chez les migrants originaires d’Afrique et d’Asie du Sud-Est.

Pour comparaison, une étude récente de l’INVS estime à la prévalence du VHB dans la population générale à 0,68% et la prévalence du VHC à 0,86%.

Limiter le nombre de « perdus de vue »

Le CDAG de Gonesse a développé une stratégie pour réduire le nombre de « perdus de vue » parmi les séropositifs VIH.

Aujourd’hui, ce taux est réduit à 10%.

Pour faciliter l’accès aux soins, le CDAG a développé des stratégies inspirées des politiques de prévention développées dans les pays du tiers-monde :

 

- proposer une prise en charge thérapeutique dès l’annonce des résultats du premier test en proposant un rendez-vous médical sur un créneau aménagé à cette fin par le service de médecine interne ;

- réalisation dans les meilleurs délais du test de confirmation ;

- mettre en contact le patient avec une association d’aide aux séropositifs, en particulier l’association Bondeko qui tient des permanence à l’hôpital.

Prise en charge sociale

La mise en place d’un accompagnement social est déterminant pour l’inscription dans le soin de migrants vivant dans la précarité et parfois sans-papiers.

La prise en charge sociale est de même déterminante pour la prise en charge des co-infections VIH-VHC, comme l’a souligné le Dr R. Sehouane.
 

Les traitements de substitution permettent une stabilisation des conditions d’existence des UD et le réinvestissement par ceux-ci du lien social.

Dans une zone comme l’Est du Val d’Oise, la qualité des prises en charge sociales est un déterminant du soin.