Une nouvelle souche probiotique s’avère plus efficace pour traiter une infection intestinale commune

La giardiase, causée par le protozoaire Giardia intestinalis, est la principale cause d’infections parasitaires intestinales chez l’homme et les animaux de compagnie, en particulier les chiens. Certains des principaux symptômes sont la diarrhée, les douleurs abdominales, les nausées et la perte de poids. De plus, cela peut entraîner des complications post-infectieuses telles que le syndrome du côlon irritable (IBS) et la fatigue chronique.

Compte tenu de la résistance croissante du parasite aux traitements conventionnels (comme le nitroimidazole), les chercheurs explorent le potentiel de la souche probiotique Lactobacillus Johnsonii CNCM I-4884, brevetée par Inrae, MNHN et ENVA en 2015. Cette bactérie a une activité anti-Giardia significative, empêchant le parasite de développer dans l’intime. Leur objectif est de développer une nouvelle souche bactérienne plus résistante aux processus digestifs, plus efficace contre le parasite et plus adapté à la production industrielle.

Les résultats sont publiés dans la revue Microbes intestinaux.

Une nouvelle souche probiotique 15% plus efficace contre la giardiase

L. Johnsonii est une bactérie naturellement présente dans le microbiote intestinal. Pour résister à la bile produite par le foie, cette bactérie transforme les sels biliaires conjugués (qui sont essentiels pour la croissance du parasite G. intestinalis) en sels biliaires non conjugués, toxiques pour le parasite. Cette transformation des sels biliaires fait partie intégrante du processus digestif et a même un effet anti-inflammatoire sur l’intestin.

Les chercheurs ont recherché une amélioration de la résistance de L. Johnsonii CNCM I-4884 aux sels biliaires en laboratoire, principalement en exposant la bactérie à des concentrations croissantes de sels biliaires. Après leur processus de dépistage, ils ont identifié la souche dérivée la plus prometteuse avec la plus grande activité de transformation du sel biliaire et la meilleure persistance pendant la culture.

L’équipe de recherche a testé la souche bactérienne sélectionnée dans un modèle murin infecté par G. intestinalis, en comparant les résultats avec ceux obtenus avec la souche de type sauvage. Les résultats montrent une réduction de 64,4% de la charge parasitaire chez les animaux traités avec cette souche, contre 48,8% pour la souche de type sauvage. La souche dérivée de L. Johnsonii développée par les chercheurs est donc 15% plus efficace contre la giardiase.

Un médicament probiotique basé sur L. Johnsonii est dans les derniers stades des essais cliniques et devrait bientôt être disponible pour les chiens. Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles voies pour le développement de médicaments probiotiques pour lutter contre la giardiase chez les animaux, ainsi que chez l’homme, dans un avenir proche.

Fourni par Inrae – National Research Institute for Agriculture, Food and Environment