Une nouvelle étude examine la psychopathie comme stratégie de survie possible face au stress sévère de la petite enfance

Une étude publiée dans la revue Personality and Individual Differences suggère que certains traits de personnalité renforcent la manière dont les premières expériences stressantes façonnent le comportement ultérieur. La psychopathie subclinique renforce donc le lien entre les traumatismes de l’enfance et les stratégies de vie dites « rapides ».

Les chercheurs s’appuient sur la théorie de l’histoire de vie, selon laquelle les individus investissent leur énergie soit dans des bénéfices immédiats, soit dans des objectifs à long terme.

Qui a participé – et quels modèles ont émergé

270 étudiantes, majoritairement féminines, âgées d’environ 20 ans ont été examinées. Ils ont rempli des questionnaires en ligne sur les abus émotionnels, physiques et sexuels, la négligence, la situation financière de l’enfance, la « Triade noire » (narcissisme, machiavélisme, psychopathie) et leur orientation future.

Des scores de traumatisme plus élevés étaient associés à des stratégies de ciblage plus rapides et à un faible statut socio-économique plus fréquent pendant l’enfance. Le narcissisme s’est démarqué : dans l’étude, c’était le seul trait sombre directement lié à des stratégies plus lentes et plus orientées vers l’avenir.

270 étudiants répondent à des questions sur leurs expériences d’enfance et leur personnalité. L’évaluation montre des schémas clairs de traumatismes et de stratégies. (photo symbolique) Images Imago

La psychopathie comme mode de survie possible après un traumatisme

Cependant, la psychopathie était la plus significative : à des valeurs faibles, l’influence du traumatisme sur les stratégies rapides était plus faible, à des valeurs élevées, elle était beaucoup plus prononcée. Les auteurs voient donc la psychopathie comme un possible « mode de survie » qui oriente les personnes dans des environnements perçus comme dangereux pour sécuriser immédiatement des ressources.

Selon les chercheurs, le lien ne peut pas être expliqué uniquement par la pauvreté, car le contexte financier n’a pas modifié l’effet du traumatisme.

Faits sur la psychopathie

  • définition: La psychopathie est un trouble de la personnalité grave caractérisé par un manque d’empathie, des sentiments de remords et de culpabilité, un charme superficiel, une manipulation et un comportement impulsif et antisocial. Il est considéré comme une forme extrême de trouble de la personnalité dissociale (antisociale), mais ne constitue pas un diagnostic distinct dans la CIM-11 ou le DSM-5.
  • Prévalence: Dans la population générale, la fréquence est d’environ 1 à 4,5 pour cent, bien que les estimations varient selon l’instrument de mesure (par exemple, 1 pour cent pour une utilisation stricte du PCL-R). Les hommes sont plus souvent touchés que les femmes ; dans les prisons, la proportion est de 15 à 80 pour cent.
  • Symptômes: Les caractéristiques typiques incluent le mensonge, le fait de profiter des autres, la prise de risque, l’irritabilité, l’irresponsabilité et le manque d’objectifs à long terme. De nombreux psychopathes semblent charmants et normaux, ce qui les rend difficiles à reconnaître.
  • Causes: Multifactoriel : composantes génétiques fortes, anomalies neurologiques (par exemple, activité réduite de l’amygdale et du cortex préfrontal), ainsi que influences environnementales telles qu’un traumatisme ou une négligence infantile.





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