Pourquoi ma partie intime me gratte ? Que faire ?

Avoir la partie intime qui gratte est une situation fréquente, souvent source de gêne et d’inquiétude. Ces démangeaisons peuvent toucher la vulve ou le vagin et ont des origines variées, allant d’une simple irritation à une infection comme une mycose vaginale. Il est important de ne pas ignorer ce symptôme.

Pourquoi ma partie intime me gratte? Les causes possibles

Les démangeaisons intimes, ou prurit vulvaire, peuvent survenir pour de multiples raisons. Identifier la cause est la première étape pour trouver le bon traitement et apaiser l’inconfort.

Qu’il s’agisse d’une infection, d’une allergie ou d’un déséquilibre hormonal, chaque situation demande une approche spécifique. Un déséquilibre, quelle que soit son origine, demande souvent du temps pour restaurer la flore intime et retrouver un confort durable. Examinons les causes les plus courantes.

La mycose vaginale, une infection fongique très fréquente

La cause la plus répandue des démangeaisons intimes est la mycose vaginale. Cette infection est due à la prolifération d’un champignon, le plus souvent le Candida albicans, naturellement présent dans le vagin.

Lorsque l’équilibre de la flore vaginale est perturbé (par des antibiotiques, des changements hormonaux ou le diabète), ce champignon peut se développer de manière excessive.

Les symptômes sont assez caractéristiques : des démangeaisons intenses, des sensations de brûlure, ainsi que des pertes blanches, épaisses et crémeuses, dont l’aspect est souvent comparé à du lait caillé.

L’irritation ou l’allergie due à des produits inadaptés

Votre peau et vos muqueuses intimes sont particulièrement sensibles. Une irritation intime peut être provoquée par des facteurs externes.

Une hygiène excessive ou l’utilisation de produits non adaptés, comme des savons parfumés, des gels douche agressifs ou des lingettes intimes, peut altérer le film protecteur de la peau et perturber le pH de la flore vaginale.

De même, une réaction allergique peut être déclenchée par des résidus de lessive sur les sous-vêtements, certains textiles synthétiques ou même des protections hygiéniques parfumées.

La sécheresse intime, fréquente lors de la ménopause

La sécheresse intime est une autre cause fréquente de démangeaisons, en particulier après la ménopause. La chute du taux d’œstrogènes entraîne un amincissement et une fragilisation de la muqueuse vaginale, qui devient plus sèche et moins élastique.

Cette atrophie vulvo-vaginale rend la zone plus sensible aux frottements et aux irritations, provoquant des démangeaisons, des sensations de brûlure et parfois des douleurs durant les rapports sexuels. Ce phénomène peut aussi survenir à d’autres moments de la vie, suite à certains traitements médicaux ou lors de l’allaitement.

L’infection sexuellement transmissible comme la trichomonase

Il ne faut pas écarter la possibilité d’une infection sexuellement transmissible (IST). Certaines IST, comme la trichomonase, la chlamydiose ou l’herpès génital, peuvent se manifester par des démangeaisons génitales.

Ces infections s’accompagnent souvent d’autres symptômes, tels que des pertes vaginales anormales (jaunâtres, verdâtres, malodorantes), des douleurs pelviennes ou des brûlures en urinant.

Si vous suspectez une IST, notamment après un rapport non protégé, une consultation médicale est indispensable pour poser un diagnostic précis et recevoir un traitement adapté.

Points clés à retenir :

Les démangeaisons peuvent être causées par une mycose, une irritation, la sécheresse ou une IST (Source : Pubmed). Chaque cause présente des symptômes spécifiques qui aident à orienter le diagnostic.

Que faire pour soulager rapidement les démangeaisons intimes ?

Lorsque les démangeaisons apparaissent, le premier réflexe est de vouloir se gratter. Il est pourtant primordial de résister à cette envie pour ne pas aggraver l’irritation et créer des micro-lésions qui pourraient s’infecter.

Heureusement, des gestes simples et de bonnes habitudes peuvent vous aider à apaiser rapidement l’inconfort et à prévenir les récidives. L’adoption d’une routine de soins douce est souvent la première étape vers le soulagement.

Les gestes d’hygiène douce à adopter au quotidien

Une bonne hygiène intime ne signifie pas un nettoyage excessif. Au contraire, des lavages trop fréquents ou agressifs peuvent détruire la flore vaginale protectrice. Pour maintenir l’équilibre de cette zone sensible, il est recommandé de suivre quelques règles simples.

  • Limitez la toilette intime à une ou deux fois par jour, pas plus.
  • Utilisez un produit lavant doux, spécifiquement formulé pour la zone intime, avec un pH neutre ou physiologique, et sans parfum. L’eau claire peut aussi suffire.
  • Nettoyez uniquement la zone externe (la vulve) et ne pratiquez jamais de douches vaginales, qui perturbent l’écosystème intérieur.
  • Après la toilette, séchez délicatement la zone en la tamponnant avec une serviette propre, sans frotter.
  • Aux toilettes, essuyez-vous toujours d’avant en arrière pour éviter de ramener des germes de la région anale vers le vagin.

Le choix des vêtements et des protections périodiques

L’environnement de votre zone intime joue un rôle majeur. La chaleur et l’humidité favorisent la prolifération des champignons et des bactéries. C’est pourquoi le choix de vos sous-vêtements et de vos vêtements a un impact direct.

Privilégiez les sous-vêtements en coton, une matière naturelle et respirante, et évitez les tissus synthétiques qui retiennent la transpiration. De même, les vêtements trop serrés (pantalons, leggings) peuvent augmenter la macération et les frottements.

Pendant vos règles, pensez à changer très régulièrement vos tampons ou serviettes hygiéniques. Si vous êtes sujette aux irritations, optez pour des protections sans parfum et hypoallergéniques.

Points clés à retenir :

Adoptez une hygiène douce avec des produits adaptés, portez des sous-vêtements en coton et des vêtements amples pour limiter l’humidité et les irritations.

Quels sont les traitements médicaux pour bien se soigner?

Si les gestes d’hygiène ne suffisent pas à calmer les démangeaisons, un traitement médical peut être nécessaire. Le choix du traitement dépend directement de la cause identifiée par un professionnel de santé.

L’automédication est déconseillée, sauf si vous reconnaissez avec certitude les symptômes d’une mycose que vous avez déjà eue par le passé et qui a été diagnostiquée par un médecin.

Les traitements antifongiques contre la mycose vaginale

Pour traiter une mycose vaginale, le traitement repose sur des médicaments antifongiques. Ils se présentent sous plusieurs formes. Les plus courants sont les ovules ou capsules à insérer dans le vagin, qui agissent localement pour éliminer le Candida albicans.

Certains ovules, dits « à libération prolongée », ne nécessitent qu’une seule application. En cas d’atteinte de la vulve (rougeurs, démangeaisons externes), il est recommandé de compléter ce traitement par l’application d’une crème antifongique.

En cas de mycoses récidivantes, votre médecin pourra vous prescrire un traitement antifongique par voie orale (comprimé) et suggérer de traiter également votre partenaire pour éviter les réinfections.

Les antibiotiques et autres traitements sur ordonnance

Les démangeaisons ne sont pas toujours dues à une mycose. D’autres infections nécessitent des traitements spécifiques, disponibles uniquement sur ordonnance après un diagnostic médical.

Un tableau synthétique permet de mieux comprendre les différentes approches.

Type d’infection Traitement médical associé
Vaginose bactérienne Antibiotiques (par voie orale ou locale) pour rééquilibrer la flore.
Trichomonase (IST) Antiparasitaire (généralement en prise unique par voie orale).
Herpès génital (IST) Antiviraux (pour gérer les poussées et réduire la fréquence).
Sécheresse vaginale sévère Traitements hormonaux locaux (crèmes, ovules à base d’œstrogènes) ou hydratants vaginaux.

Points clés à retenir :

Le traitement dépend de la cause : antifongiques pour une mycose, antibiotiques pour une vaginose bactérienne. Une consultation est indispensable pour obtenir le bon diagnostic.

Quand est-il nécessaire de consulter un professionnel de santé?

Des démangeaisons intimes qui durent quelques heures peuvent être bénignes, mais si les symptômes persistent ou s’aggravent, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin ou un gynécologue.

Ignorer le problème pourrait retarder un diagnostic important et compliquer le traitement. Certains signes doivent vous alerter et vous inciter à prendre rendez-vous sans tarder.

Les symptômes qui doivent vous alerter rapidement

Consultez un professionnel de santé si vos démangeaisons s’accompagnent d’un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • Persistance : les démangeaisons durent plus de quelques jours malgré une bonne hygiène.
  • Douleur : vous ressentez des douleurs pelviennes, des brûlures intenses en urinant ou pendant les rapports sexuels.
  • Pertes anormales : vous observez des pertes vaginales qui ont une couleur (jaunâtre, verdâtre), une consistance ou une odeur inhabituelles et fortes.
  • Autres signes : apparition de saignements en dehors des règles, de lésions, de cloques ou d’un gonflement de la vulve.
  • Suspicion d’IST : les symptômes apparaissent après un rapport sexuel non protégé.

En résumé, des démangeaisons intimes persistantes ne doivent jamais être prises à la légère. Consulter un professionnel de santé reste le geste le plus sûr pour obtenir un diagnostic précis et un traitement véritablement adapté à votre situation.

Sources : 

  • https://supernutrition.fr/blogs/probiotiques/mycose
  • https://www.aafp.org/pubs/afp/issues/2018/0301/p321.html