Épidémie de Mpox : des premiers cas à la vaccination

Alors que la République démocratique du Congo lance une campagne de vaccination sur fond de recrudescence de la maladie parfois mortelle, le mpox, l’AFP s’intéresse à l’évolution du virus.

Plusieurs épidémies de mpox ont éclaté, principalement en Afrique, depuis son apparition chez l’homme en 1970.

La maladie, initialement appelée Monkeypox, se propage par contact physique étroit avec des personnes ou des animaux infectés, provoquant de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées douloureuses.

Découvert pour la première fois chez un singe en 1958, il est lié au virus mortel de la variole, mais bien moins grave, qui a été éradiqué en 1980.

L’Organisation mondiale de la santé a déclaré en novembre 2022 qu’elle devrait s’appeler « mpox », ce qu’elle considère comme moins stigmatisant.

1970 : premier cas

La maladie a été détectée pour la première fois chez l’homme en RDC, alors connue sous le nom de Zaïre, en 1970, selon l’OMS.

Il existe deux sous-types de virus : le clade 1 et le clade 2.

Depuis des décennies, des cas sporadiques de clade 1 ont été observés dans le bassin du Congo en Afrique centrale, et de cas sporadiques de clade 2 dans certaines parties d’Afrique de l’Ouest.

2003 : première épidémie hors d’Afrique

En juin 2003, la maladie est apparue pour la première fois hors d’Afrique, aux États-Unis.

On pense qu’il s’est propagé après que des rongeurs importés du Ghana aux États-Unis aient infecté des chiens de prairie.

Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont signalé 87 cas, dont 20 confirmés, mais aucun décès.

2017 : épidémie au Nigeria

L’année 2017 a été marquée par une épidémie majeure au Nigeria, avec plus de 200 cas confirmés, 500 cas suspects et un taux de mortalité d’environ 3%, a indiqué l’OMS.

Au cours des cinq années suivantes, des cas sporadiques ont été signalés dans le monde entier chez des voyageurs arrivant du Nigeria, notamment en Grande-Bretagne, en Israël, à Singapour et aux États-Unis.

Mai 2022 : poussée hors d’Afrique

À partir de mai 2022, le clade 2 s’est répandu dans le monde entier, touchant principalement les hommes gays et bisexuels en Europe et aux États-Unis.

Le clade 2 semble se propager principalement par contact étroit et prolongé, notamment lors de rapports sexuels. Les personnes ayant plusieurs partenaires sont les plus à risque.

En juillet 2022, l’OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale – son plus haut niveau d’alarme.

Les campagnes de vaccination et de sensibilisation menées dans de nombreux pays ont contribué à endiguer le nombre de cas dans le monde et l’OMS a levé cette urgence en mai 2023 après avoir signalé 140 décès sur environ 87 400 cas.

2024 : nouvelle alerte mondiale

En 2024, une nouvelle épidémie à deux volets a éclaté principalement en RDC.

Outre le clade 1, qui touche principalement les enfants, une nouvelle souche a émergé en RDC, appelée clade 1b. Des cas de Clade 1b ont également été enregistrés dans les pays voisins, au Burundi, au Kenya, au Rwanda et en Ouganda, où aucun d’entre eux n’avait détecté de mpox auparavant.

L’OMS a déclaré une nouvelle urgence internationale à la mi-août.

La RDC est à l’épicentre de l’épidémie de mpox et a enregistré plus de 30 000 cas, ainsi que 988 décès, depuis janvier, selon son ministre de la Santé.

Selon l’organisme de surveillance de la santé de l’Union africaine, Africa CDC, le 3 octobre, quelque 34 297 cas, toutes souches confondues, ont été enregistrés dans 16 pays du continent depuis janvier.

Une première campagne de vaccination a débuté le 17 septembre au Rwanda ciblant les personnes à haut risque.

En RDC, une campagne de vaccination ciblée a débuté le 5 octobre. Le pays a reçu 265 000 doses de vaccins de l’Union européenne et des États-Unis. Washington prévoit de faire don d’un million de doses aux pays africains.