Bruit alimentaire : pourquoi nous voulons manger même si nous n’avons pas faim

Quand les pensées sont plus fortes que la faim

Le déjeuner a eu lieu il y a à peine une heure et le chocolat fait toujours signe. Pas une vraie faim, mais un bruit intérieur : “Bruit de nourriture”. Le terme décrit le tourbillon constant de pensées sur la nourriture, déclenché par des processus biochimiques dans le cerveau, et non par des besoins énergétiques réels.

Sujet tendance depuis longtemps sur les réseaux sociaux, le terme gagne désormais également en popularité dans le monde scientifique. Les chercheurs voient cela comme un Mauvaise gestion du système de récompensedéclenché par un stress constant, une surcharge sensorielle et des habitudes alimentaires modernes.

Le professeur Klaus Günther, spécialiste de l’alimentation et biochimiste, effectue des recherches et enseigne sur les micronutriments et la recherche nutritionnelle innovante à l’Université de Bonn et travaille au niveau international en tant que professeur honoraire et expert. Il fait partie de notre Cercle EXPERTS. Le contenu représente son opinion personnelle basée sur son expertise individuelle.

Dopamine – le moteur chimique de notre comportement alimentaire

L’accent est mis sur le neurotransmetteur Dopamine« l’hormone de la motivation ». Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, la dopamine n’est pas seulement une « hormone du bonheur », mais plutôt la substance qui nous anime. Il récompense les comportements qui assurent notre survie, comme l’alimentation ou les interactions sociales. La biosynthèse de la dopamine dans l’organisme est de fer dépendant. C’est pourquoi le nôtre peut Statut du fer affecte également notre humeur

Le neuroscientifique Kent C Berridge a inventé le modèle de «vouloir » et « aimer » : La dopamine crée ceci Vouloir (« vouloir »), pas ça Comme (« aimer »). La simple pensée de manger ou la vue d’un hamburger active le système dopaminergique. Nous « voulons » même sans faim.

Plus ce circuit est stimulé souvent, plus le cerveau associe des stimuli tels que la publicité, les odeurs ou les habitudes à une récompense. Le résultat : Des envies sorties de nulle part.

Le bruit des aliments – un produit de notre environnement moderne

Notre monde d’aujourd’hui est un déclencheur constant de dopamine. Snacks à la station-service, friandises au bureau, vidéos culinaires sur Instagram, les stimuli sont partout.

Le cerveau réagit à cette surstimulation par un Diminution des récepteurs dopaminergiques D2. La réponse de récompense devient plus faible, des stimuli plus forts sont donc nécessaires pour obtenir le même effet : plus de sucre, plus de gras, plus de goût. Les chercheurs comparent ce mécanisme avec modèles de comportement addictifsnon pathologique, mais biochimiquement comparable.

Résultat : le cerveau est dans un état d’attente constant. Manger devient une distraction, une courte pause, une réinitialisation émotionnelle, même lorsque le corps n’a pas besoin de se régénérer.

Stress, sommeil et émotions, les amplificateurs invisibles

Stress chronique est l’une des principales causes du bruit alimentaire. Il confond le contrôle fin de la faim et la satiété. Augmentation permanente Hormones de stress comme le cortisol influencent les signaux centraux de satiété dans le cerveau et favorisent ainsi un apport alimentaire plus élevé, en particulier les aliments riches en énergie. Cela augmente la probabilité de manger trop ou de mauvais aliments en cas de stress.

Manque de sommeil a un effet similaire : même une nuit écourtée suffit à augmenter l’activité dans le centre de récompense. Les collations semblent plus tentantes et le contrôle des impulsions diminue. Le corps recherche une énergie rapide et le cerveau la récompense en achetant du chocolat ou des chips.

De cette façon, le bruit des aliments peut être spécifiquement réduit

Le but n’est pas de s’en passer, mais plutôt Autorégulation. Si vous comprenez comment fonctionne la dopamine, vous pouvez reprendre le contrôle.

1. Mangez consciemment : Mangez sans distraction, goûtez, sentez et mâchez consciemment. Cela renforce le lien entre la perception corporelle et le système de récompense.

2. Repas réguliers : Un apport énergétique constant stabilise la glycémie et prévient les fringales.

3. Donnez la priorité au sommeil : Au moins sept heures de sommeil aident à équilibrer les hormones de la faim et de la satiété.

4. Mouvement : L’exercice libère de la dopamine, mais de manière plus constante et durable que la malbouffe. Seulement 30 minutes par jour réduisent sensiblement l’envie de manger.

5. Réduisez les stimuli : Moins de contenu alimentaire sur les réseaux sociaux, pas de snacks en vue, utilisation consciente de la publicité. Le cerveau se calme lorsque les stimuli diminuent.

6. Jeûne intermittent : Des études montrent que des pauses alimentaires intermittentes peuvent harmoniser l’activité dopaminergique et stabiliser la réponse aux récompenses. Les envies de sucreries et de collations diminuent et vous vous sentez rassasié plus rapidement. Le jeûne améliore le contrôle hormonal, réduit l’inflammation et renforce Messagers cérébraux tels que BDNFil est ainsi plus facile de manger de manière contrôlée plutôt que de manière impulsive. Le BDNF est un facteur de croissance et de protection des cellules nerveuses (« brain-derived neurotrophic factor »). Il encourage Processus d’apprentissage, mémoire et adaptabilité de cellules nerveuses. Des niveaux élevés de BDNF soutiennent la formation de nouvelles synapses et améliorent la résistance du cerveau au stress. L’oligoélément fer est indirectement mais crucialement responsable de la formation, de la libération et des effets du BDNF.

Conclusion : Comprendre la biochimie, c’est retrouver la liberté

Le « bruit alimentaire » n’est pas l’expression d’un manque de discipline, mais plutôt la conséquence logique d’un monde surstimulé et dominé par la dopamine. Notre cerveau réagit aux stimuli de récompense constants de la manière dont il est programmé en biologie évolutive : il recherche la répétition.

Qui est son Environnement nutritionnel et son Tous les jours s’adapte, peut influencer activement ce mécanisme. De cette façon, le bruit dans votre tête devient plus silencieux et manger redevient ce qu’il devrait être : un plaisir conscient au lieu d’une distraction permanente.

  • Source des images : Klaus Günther

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    « Atlas de poche de chimie alimentaire. 3e édition mise à jour et augmentée » par Klaus Günther.





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