Les scientifiques de Gand ont réalisé une percée dans la recherche sur la septicémie. Dans une étude sur les souris, les chercheurs ont démontré que la vitamine B1 (pyrophosphate de thiamine, TPP) rétablit le métabolisme énergétique mitochondrial, réduit considérablement la production de lactate et augmente les taux de survie de la septicémie. Les résultats de l’étude sont publiés dans Rapports cellulaires.
La septicémie – communément connue sous le nom d’intoxication sanguine – est la réaction coulante du corps à une infection. Au lieu d’attaquer uniquement l’agent pathogène, le système immunitaire passe en surmultipliée et attaque également le corps lui-même. Cela affecte des organes vitaux tels que le cœur, les poumons, le foie et les reins, tandis que les patients éprouvent une accumulation excessive d’acide lactique dans le sang.
Chaque année, la septicémie affecte 49,5 millions de personnes dans le monde et réclame 11 millions de vies. À ce jour, il n’y a toujours pas de traitement ciblé pour cette condition. De nouvelles recherches du VIB-Untent Center for Inflammation Research peuvent désormais représenter une percée. Dans l’étude dirigée par le professeur Claude Libert, l’équipe de recherche basée à Gand a découvert une approche thérapeutique simple mais puissante: une combinaison de vitamine B1 et de glucose.
La carence en vitamines provoque une panne d’énergie énergique
En 2021, le même groupe de recherche avait montré que l’acide lactique s’accumule dans le sang des patients atteints de septicémie car le corps ne peut plus l’effacer efficacement. L’acide lactique est un métabolite qui s’accumule dans nos muscles après un exercice physique intense. Dans des circonstances normales, l’acide lactique est traité par le foie, mais chez les patients atteints de septicémie, ce processus s’arrête. Lorsque trop d’acide lactique reste dans la circulation sanguine, la pression artérielle du patient chute rapidement, souvent avec des conséquences mortelles.
Avec une nouvelle étude, le groupe de recherche a maintenant découvert pourquoi l’acide lactique est produit en tant que grandes quantités en premier lieu et comment cela peut être contrecarré. La réponse se révèle remarquablement simple et cliniquement pertinente: une pénurie aiguë de vitamine B1 dans les mitochondries – les usines d’énergie de la cellule – pour une autre molécule, le pyruvate, à convertir en acide lactique.
« Pour la première fois, nous avons pu montrer que le problème de la septicémie n’est pas tant un manque d’oxygène, mais un défaut biochimique fondamental causé par une carence en vitamine B1 », explique Louise Nuyttens, auteur principal de l’étude. « Cela arrête tout le réseau d’énergie dans le corps et crée un cercle vicieux de production d’acide lactique et de dommages aux organes. »
Un traitement efficace pour la septicémie
En tant qu’étape suivante, les chercheurs ont étudié s’ils pouvaient restaurer le métabolisme énergétique en administrant la vitamine B1. Dans les modèles de souris, ils ont observé qu’un tel traitement réduisait considérablement la production d’acide lactique et améliorait les taux de survie. Mais la vraie percée est venue lorsqu’ils ont combiné la vitamine B1 avec du glucose.
« Bien qu’il semble logique de donner aux patients gravement malades de glucose, cela conduit souvent à une production plus lacurique, ce qui n’est pas souhaitable chez les patients atteints de septicémie. Grâce à la vitamine B1, cependant, nous avons pu reprogrammer le métabolisme du glucose. Le glucose a été converti en toute sécurité en pyruvate puis en énergie, plutôt qu’en acide lactique toxique, » explique les nues nues.
« Les résultats sont vraiment spectaculaires », explique le professeur Libert. « Dans nos modèles animaux sévères sévères, presque toutes les souris ont survécu avec la combinaison de vitamine B1 et de glucose. C’est l’une des interventions métaboliques les plus puissantes que nous ayons jamais vues, agissant sur des mécanismes très simples qui le rendent rapidement traduisible en soins intensifs. »
Mauvais sang
Au-delà de son impact scientifique, la pertinence sociétale est également importante. La septicémie est récemment revenue sous les projecteurs grâce au documentaire Pano « Bad Blood » sur la chaîne de télévision flamand Eén, qui a présenté des témoignages de familles endeuillées mettant en évidence le manque désastreux de thérapies. Ces nouvelles idées peuvent offrir un chemin vers une thérapie mondiale applicable à une condition aussi mortelle que les crises cardiaques ou les accidents vasculaires cérébraux, mais beaucoup moins reconnue.
Bien que les résultats de cette étude soient prometteurs, il est important de noter que des recherches supplémentaires sont nécessaires avant que cela puisse être mis en œuvre dans la pratique. La recherche chez la souris n’est que la première étape vers un traitement potentiel chez l’homme. Par conséquent, les résultats de cette étude ne peuvent pas encore être appliqués aux humains.
Le groupe de recherche prévoit désormais d’autres études précliniques dans des modèles animaux plus importants pour tester si cette thérapie fonctionne également chez les patients déjà à un stade avancé de septicémie.