Le sexe de pitié dans une relation : quand il devient un sauveur et quand il devient un fardeau

  • Dans la vidéo ci-dessus : 10 signes avant-coureurs : Comment savoir que les femmes sont insatisfaites pendant les rapports sexuels

« Pitié » ressemble à des mouchoirs, des gestes réconfortants et peut-être même du chocolat. Mais en combinaison avec le mot « sexe », cela devient un sujet tabou dont presque personne n’aime discuter au dîner. Et pourtant : tout le monde en a entendu parler, certains l’ont pratiqué, d’autres l’ont craint – dommage pour le sexe. La question est évidente : est-ce un exutoire nécessaire, un peu de ciment relationnel ou une tragédie érotique ?

Regina Heckert est directrice de BeFree Tantra, conseillère sexuelle, auteure et experte du désir des femmes. Elle fait partie de notre Cercle EXPERTS. Le contenu représente leur opinion personnelle basée sur leur expertise individuelle.

La compassion au lit – qu’est-ce qu’il y a derrière ?

La compassion, c’est reconnaître la souffrance des autres et la partager dans une certaine mesure. Quiconque ressent de la compassion veut aider, réconforter et soulager les tensions. Appliqué à la chambre à coucher, cela signifie que le sexe ne découle pas de son propre désir, mais plutôt d’une tentative de soulager la frustration sexuelle, la solitude ou la tristesse du partenaire.

Mais aussi noble que cela puisse paraître, il y a une ambivalence. D’un côté, le sexe par pitié peut effectivement créer de la proximité, mais de l’autre, il accentue une division : une personne souffre, l’autre « aide ». Et l’aide au lit n’est pas toujours sexy.

Pourquoi les femmes en particulier ont tendance à faire cela

Des études et des rapports d’expérience le montrent : Les femmes en particulier ont tendance à avoir des relations sexuelles non pas par désir, mais par sens du devoir ou par pitié. Les raisons sont variées – et souvent profondément ancrées dans les modèles de comportement et les peurs.

  1. Évitez les ennuis : « Que dois-je faire ? Il pousse constamment et est de mauvaise humeur quand rien ne se passe au lit. À un moment donné, la pression devient si forte que je cède et mets mon corps à sa disposition », explique une femme. Le sexe comme outil diplomatique – l’ambiance reste stable, mais votre propre corps peut être en état d’urgence.
  2. Peur de perdre : Certaines personnes craignent que leur partenaire cherche quelqu’un d’autre si la couverture reste froide pendant une période prolongée. « Non » devient alors « D’accord ».
  3. Vous voulez être une bonne femme : Les attentes sociales d’être attentionné et disponible en tant que partenaire jouent un rôle. « Je fais du sexe par pitié pour lui depuis des années. Et certains de mes amis l’ont également signalé. Cela ne me fait pas de mal et c’est vite fini de toute façon – et la bénédiction de la maison ne se passe pas mal », dit une autre femme avec pragmatisme.
  4. Dissimuler votre propre apathie : L’espoir : Peut-être que le plaisir vient de faire quelque chose. « L’appétit vient en mangeant » – mais cela ne fonctionne pas toujours dans la chambre à coucher.
  5. Accepter la douleur : Certains acceptent même l’inconfort physique pour éviter les tensions émotionnelles. Il s’agit d’une forme discrète d’abnégation qui est rarement ouvertement exprimée.

Cela crée l’image du « martyr en chemise de nuit en satin » : docile à l’extérieur, déchiré à l’intérieur.

Les hommes et le sexe par pitié – les deux faces de la médaille

Les hommes participent également à ce jeu, bien que souvent de manière différente. Beaucoup de gens sentent que leur partenaire n’en a pas envie – et continuent quand même. « Je sais à chaque fois qu’elle n’a pas du tout envie de faire l’amour et je le fais quand même. Dois-je transpirer le sexe de ma poitrine ? » » demande un homme d’un ton neutre.

Mais pour certains hommes, le sexe par pitié est tout sauf une solution, mais plutôt une insulte : « Pour moi, le sexe par pitié est le pire. Après, elle dit aussi qu’elle a enduré de la douleur pour moi.

Une dynamique différente apparaît ici : alors que les femmes acceptent souvent par besoin d’harmonie, les hommes se sentent repoussés par le « sacrifice » de leur partenaire. À court terme, le sexe par pitié peut désamorcer les conflits, mais à long terme, il peut démanteler l’amour.

Il est intéressant de noter que certains hommes rapportent également qu’ils ont des relations sexuelles par pitié de temps en temps – bien que moins souvent par culpabilité, mais plutôt par sens du devoir (« C’est juste une partie du problème ») ou par peur d’être perçus comme peu aimants. Mais la constellation classique demeure : les hommes comme demandeurs, les femmes comme sacrificateurs.

Conséquences psychologiques des deux côtés

À court terme, le sexe de compassion fonctionne comme un analgésique : il vous calme, désamorce les conflits et, au moins extérieurement, transmet la proximité. Mais comme tout comprimé, il a des effets secondaires.

À long terme, cela mène à la frustration. Celui qui donne se sent exploité, celui qui reçoit soupçonne ou sait que son désir a été simulé. Cela peut créer une profonde aliénation. La rencontre intime devient un exercice obligatoire, tandis que la proximité physique devient une distance.

Et il n’est pas rare qu’un cercle vicieux se crée : plus on pratique le sexe par pitié, plus grande est l’inhibition à parler des besoins réels. Le silence remplace l’honnêteté – et la chambre devient une scène sur laquelle les deux jouent leur rôle, mais plus personne n’est vraiment présent.

  • Source des images : Régina Heckert

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    « Les femmes en hausse. Le chemin féminin vers le bonheur sexuel. » par Régina Heckert

Y a-t-il aussi des côtés positifs ?

L’image n’est pas entièrement en noir et blanc. Parfois, le sexe avec pitié peut réellement apporter du réconfort s’il est choisi consciemment. Par exemple, après un coup du sort, lorsque la proximité physique est vécue comme un acte de soin. Dans de tels moments, le désir, la pitié et la tendresse se confondent et peuvent créer une intimité particulière.

La différence réside dans le caractère volontaire : si tous deux savent qu’il ne s’agit pas de passion mais de confort, le sexe de compassion peut avoir un effet de rapprochement. Cela devient problématique lorsqu’il découle de la culpabilité, de la peur ou de la pression. Il perd alors son pouvoir de guérison et devient un poison relationnel.

Conclusion : le sexe par pitié vaut-il mieux que pas de sexe du tout ?

La réponse est : cela dépend.

  1. Dans de rares situations, il peut réellement créer de la proximité, aplanir des conflits et montrer : « Je suis là pour toi ».
  2. Mais la plupart du temps, il s’agit d’un piètre substitut au vrai plaisir. À long terme, cela peut mettre plus de tension sur la relation que de la sauver.

Mieux que pas de sexe du tout ? Peut-être à court terme. Mais à long terme, une frustration honnête est plus érotique qu’un désir feint. Car l’intimité ne dépend pas de la disponibilité physique, mais de l’authenticité.

Ou, pour le dire avec un clin d’œil humoristique : un non dans la chambre peut parfois être le oui le plus passionné à la relation.

Et plus important encore : mieux vaut que plaindre le sexe, c’est aller au fond des causes du manque de désir. Pourquoi n’y a-t-il aucun désir ? Est-ce dû au stress, à la dynamique relationnelle, à des besoins non satisfaits ou à des facteurs physiques ? En parler ouvertement et sans reproche est la première étape. Et si les personnes concernées ne peuvent progresser par elles-mêmes, un soutien professionnel – par exemple par le biais d’une thérapie de couple, de conseils sexuels ou même d’un séminaire de tantra – peut les aider à retrouver une véritable intimité et un plaisir partagé.





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