La réplication du coronavirus repose sur une enzyme hôte nouvellement identifiée, selon une étude

Une équipe de recherche de l’Université de la Ruhr à Bochum, en Allemagne, a identifié un mécanisme cellulaire jusqu’alors inconnu, crucial pour la réplication des coronavirus : la kinase N-terminale c-Jun (JNK) est activée lors de l’infection par le coronavirus humain HCoV-229E et intervient dans la phosphorylation de la protéine de la nucléocapside virale (N), une étape essentielle dans le cycle du virus. Ces résultats aident à mieux comprendre les interactions virus-hôte et pourraient ouvrir la voie à de nouvelles approches pour explorer des stratégies antivirales à long terme.

L’équipe dirigée par le Dr Yannick Brüggemann et le professeur Eike Steinmann rapportent leurs découvertes dans la revue Virus npj à partir du 18 septembre 2025.

La production de virus diminue lorsque la kinase est bloquée

En utilisant la microscopie de cellules vivantes, l’immunofluorescence quantitative et des analyses biochimiques, les chercheurs ont pu démontrer que JNK est spécifiquement activé dans les cellules infectées. Ils ont utilisé un rapporteur de translocation de kinase (KTR) pour visualiser directement l’augmentation marquée de l’activité de JNK environ 16 heures après l’infection. Si la kinase est bloquée par des inhibiteurs spécifiques, la production de virus est considérablement réduite. C’est le cas du HcoV-229E et du SARS-CoV-2.

En coopération avec le groupe dirigé par le professeur Michael Kracht de l’Université de Giessen, l’équipe a également pu montrer que JNK phosphoryle des résidus sérine spécifiques sur la protéine N. Ces sites sont conservés dans divers coronavirus, ce qui indique que JNK joue un rôle commun dans la réplication de divers types de virus.

« Nos données mettent en évidence JNK comme un facteur hôte important directement impliqué dans la modification de la protéine N, une étape critique dans la réplication du virus », explique Brüggemann.

« Le fait que l’inhibition de JNK entrave la réplication du HCoV-229E et du SARS-CoV-2 montre le potentiel de cette voie de signal comme futur point de départ pour de nouveaux agents antiviraux », ajoute Steinmann.