Un essai clinique présente une thérapie prometteuse codée par l’ADN pour une protection durable contre le COVID-19

Une nouvelle façon de délivrer des anticorps protecteurs contre le COVID-19 a été testée dans le cadre d’un essai clinique de phase I. Au lieu d’injecter des anticorps préfabriqués aux patients, cette approche encourageait l’organisme à produire ses propres anticorps pour combattre les virus pathogènes.

Dans cette étude, les chercheurs ont injecté un anticorps monoclonal codé par l’ADN (DMAb) – un ADN plasmidique synthétique portant des instructions génétiques pour les anticorps – qui peut neutraliser le SRAS-CoV-2 directement dans le tissu musculaire de 44 adultes en bonne santé âgés de 18 à 60 ans.

Les résultats ont démontré une preuve de concept claire pour le DMAb, car la plateforme était sûre et bien tolérée, sans aucun événement indésirable lié au produit.

Les résultats sont publiés dans Médecine naturelle.

Les vaccins à ARNm, qui ont joué un rôle central dans le contrôle de la pandémie, continuent de servir de principale ligne de défense contre la COVID-19. Cependant, les vaccins ne déclenchent pas une réponse immunitaire adéquate chez certaines personnes, ce qui les rend vulnérables aux infections.

Des études ont montré que les thérapies par anticorps monoclonaux (mAbs) qui utilisent des protéines fabriquées en laboratoire pour imiter les anticorps naturels afin de déclencher une réponse immunitaire pour attaquer des cibles spécifiques peuvent constituer une alternative prometteuse.

Les traitements actuels par mAb, bien que puissants, comportent des défis pratiques. Ces thérapies reposent sur des protéines délicates qui doivent être conservées au froid du laboratoire au patient, ce qui rend leur distribution mondiale, en particulier dans les zones à faibles ressources, assez difficile. Leur protection s’estompe avec le temps, poussant les scientifiques à rechercher des moyens de faire perdurer leurs effets plus longtemps dans l’organisme.

Les chercheurs ont présenté les DMAbs synthétiques comme solution potentielle aux problèmes existants. Les DMAbs sont moins chers à produire et s’appuient sur des instructions codées par l’ADN pour générer des anticorps dans le corps plutôt que sur des protéines préfabriquées. En conséquence, la plate-forme peut être facilement mise à l’échelle et transportée sans stockage sous chaîne du froid.

En raison de leurs propriétés lucratives, de nombreuses études ont exploré l’efficacité de cette thérapie contre le virus COVID-19, mais on ne sait pas grand-chose sur la façon dont le corps y réagit. Cet essai de phase I visait à combler cette lacune en vérifiant si ce traitement par anticorps à base d’ADN pouvait être administré en toute sécurité aux humains et comment il se comportait dans le corps au fil du temps.

L’étude a suivi une approche d’augmentation de la dose, dans laquelle les chercheurs ont progressivement augmenté la dose de traitement dans différents groupes afin d’identifier le niveau le plus élevé pouvant être administré en toute sécurité sans effets secondaires significatifs.

Les participants ont reçu une à quatre doses du traitement par injection intramusculaire d’ADN codant pour deux mAb neutralisants du SRAS-CoV-2, AZD5396 et AZD8076. Cela a été suivi d’une brève impulsion électrique, connue sous le nom d’électroporation, pour aider l’ADN à pénétrer dans leurs cellules.

L’essai a débuté avec 44 participants, mais cinq se sont retirés prématurément. Les 39 autres ont été étroitement surveillés pendant 72 semaines pour suivre les effets secondaires systémiques du traitement.

Les réactions les plus fréquentes étaient légères et de courte durée, principalement des douleurs ou des rougeurs au site d’injection qui disparaissaient en quelques minutes.

Dans l’ensemble, la plateforme DMAb a été bien tolérée, aucun événement indésirable grave lié au produit n’ayant été signalé. Il est important de noter que les chercheurs n’ont trouvé aucun anticorps anti-DMAb chez aucun participant, ce qui suggère que le corps n’a pas développé de réponse immunitaire contre le traitement lui-même.

Contrairement aux anticorps monoclonaux traditionnels, dont les effets s’estompent relativement rapidement, les anticorps générés par le DMAb sont restés actifs pendant 72 semaines complètes.

Les chercheurs pensent que cette étude valide les DMAbs comme une véritable alternative aux thérapies conventionnelles par anticorps. En offrant une protection durable sans le coût ni les contraintes logistiques des mAb traditionnels, cette approche pourrait transformer le traitement des maladies au-delà du COVID-19.

Écrit pour vous par notre auteur Sanjukta Mondal, édité par Sadie Harley, et vérifié et révisé par Robert Egan, cet article est le résultat d’un travail humain minutieux. Nous comptons sur des lecteurs comme vous pour maintenir en vie le journalisme scientifique indépendant. Si ce reporting vous intéresse, pensez à faire un don (surtout mensuel). Vous obtiendrez un sans publicité compte en guise de remerciement.