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SEVRAGE ALCOOL DES EX-USAGERS DE DROGUES, Dr Roberto MAESO-SILVA, Centre d'addictologie de Limeil-Brévanne
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Le 5 juin 2003, le Réseau Synergie recevait le Dr Maeso-Silva, médecin au centre d'addictologie de Limeil-Brévanne, pour une communication sur le sevrage alcool de patients anciennement usagers de drogues. Il nous a présenté les résultats d'une étude de 1997, menée après exploitation de 544 dossiers médicaux de patients alcoolodépendants suivis entre 1991 et 1995 sur le centre de Limeil-Brévanne.
La question de l'épidémie de VHC pose avec acuité la question de l'alcoolodépendance des usagers de drogues et celle de sa prise en charge.
Le Dr Maeso-Sylva estime que 20% des usagers de drogues sont alcoolodépendants, ce qui est un taux important que seules les populations les plus précaires connaissent.
Correspondance, Eté 2003
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Précocité et polyconsommation |
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Les patients anciennement usagers de drogues aux opiacés représentent 7% des 544 dossiers exploités. Un certain nombre de caractéristiques les distingue du reste de la file active: Ils consultent à un âge moyen de 35 ans, contre 43 ans pour le reste de la file active, ce qui indique que les problèmes sociaux et sanitaires liés à la alcoolodépendance apparaissent plus tôt, ceux-ci se cumulant aux problèmes antérieurs liés à la toxicomanie.
Leur consommation en gr/l/j est supérieure à la moyenne par rapport au reste de la file active (286/178 vs 236/145). La consommation abusive (22 ans vs 27 ans) et la dépendance (27 vs 34 ans) apparaissent précocement.
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La dépendance au tabac est plus fréquente (98% vs 78%) et le score au test de Fogerström est supérieur (7,3% vs 6,7%). La consommation d'autres substances illicites est fréquente (cocaïne: 31% ; cannabis: 57%) quand elle est presque insignifiante pour le reste de la file active.
La précocité des consommations et les polyconsommations caractérisent l'usage des patients anciennement héroïnomanes.
Bien souvent, ces patients ont été en difficulté avec l'alcool, antérieurement au début de leur toxicomanie. Ces difficultés reflètent aussi une plus grande précarité et bien souvent des comorbidités psychiatriques.
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Des patients plus souvent en échec |
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Ces données éclairent les taux d'échecs importants des sevrages alcool chez les ex-usagers de drogues.
Les pronostics à 3 mois contenus dans les dossiers médicaux indiquent que 27,8% sont devenus abstinents contre 40,4% pour le reste de la file active. 63,9% contre 39,7% entrent dans la case des "perdus de vue", ce qui témoigne le plus souvent d'un échec du traitement.
L'ex-usager de drogue est en plus grande difficulté en raison d'une conduite addictive plus générale qui dépasse la dépendance à l'alcool.
La substitution n'améliore pas le taux de sevrage réussi, en particulier ceux des patients sous méthadone.
La plus forte incidence de l'alcoolodépendance chez les méthadoniens relativement aux sujets sous Subutex® s'explique mal.
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Faut-il y voir un effet de l'indication de la méthadone à des patients en plus grande difficulté (difficultés qui justifient la délivrance de ce médicament par les CCST dans le cadre suivi régulier) ? Faut-il suspecter un effet de la quantité infinitésimale d'éthanol que contient la méthadone, sachant que bien des anciens buveurs, pour éviter une rechute, proscrivent la consommation de vinaigre, de bière sans alcool ou de sirop contre la toux, du fait que ces produits contiennent eux aussi de faible dose d'éthanol ? Faut-il y voir les conséquences d'un sous-dosage en méthadone, sachant que nombre d'études a montré que la consommation d'alcool diminuait avec des prescriptions à plus de 100 mg ?
Prescriptions hautes qui restent délicates par leurs effets secondaires en terme de baisse de libido et de motivations qui peuvent induire la tentation de consommer des psychostimulants telle que la cocaïne.
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